Assassinat de Richard Casanova : Claude Chossat condamné à 8 ans de prison pour complicité d'assassinat

Après 9 jours de procès, la cour d’assises d’Aix en Provence a condamné Claude Chossat à 8 ans d’emprisonnement pour complicité d'assassinat en bande organisée dans le cadre de l'assassinat de Richard Casanova en 2008. La peine est assortie d'un mandat de dépôt. 

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La cour d’assises d’Aix en Provence a reconnu, ce vendredi 8 novembre, Claude Chossat coupable de complicité d'assassinat en bande organisée dans le cadre de l'assassinat de Richard Casanova en 2008. L’homme, ancien membre de la bande de la Brise de mer, a été condamné à 8 ans d’emprisonnement

 
A la lecture du verdict, le président précise : "La cour a tenu compte de la réinsertion dont vous avez fait part et de l’apport apporté à la justice dans plusieurs dossiers."

 


Cette peine est accompagnée d'un mandat de dépôt, Claude Chossat a été incarcéré dès la fin de l'audience. 
 

A la sortie du tribunal, la soeur de Richard Casanova a livré ses impressions. Elle estime la "peine insuffisante" mais se félicite de la "condamnation qui reconnaît enfin la culpabilité de Claude Chossat". Une impression partagée par Pierre Bruno, l'avocat de la famille qui évoque une peine trop légère. Il ajoute ne pas comprendre pourquoi la cour a reconnu une certaine collaboration de Claude Chossat avec la justice. 

 

La veille, l’avocat général avait requis 15 ans de prison à l’encontre du condamné. Le co-accusé, David Taddei a quant à lui été relaxé. 


 

Procès jour 9 – l’attente du verdict 


Vendredi 8 novembre, à la cour d’assises d’Aix-en-Provence, l’attente a débuté dès le début d’après-midi pour les différentes parties au procès. 

La famille de Richard Casanova a rapidement quitté le palais de justice. La femme de Claude Chossat, elle, est agrippée à son téléphone. Sandrine Chossat ne veut pas s’éloigner de la salle où son mari a été enfermé en attendant le verdict. 

 


Auparavant, la défense de l’accusé s’est exprimée après celle, hier, de l’autre accusé David Taddei. Ce dernier aurait vendu des armes à Claude Chossat. 

La plaidoirie de Philippe Gatti s’est rapprochée de celle des parties civiles et de l’accusation. Pour lui, Chossat, accusateur de Taddei est un menteur. 

 


À l’inverse, les quatre avocats de l’accusé se sont appliqués à démonter le réquisitoire, sévère, de l’avocat général. « Une entreprise de démolition », disent-ils, contre la parole de leur client. Ils en ont dénoncé la méthode, la violence, le mépris contre les enquêteurs et les magistrats venus témoigner du crédit qu’ils accordaient aux déclarations de Claude Chossat. 

 

Tous les avocats de Claude Chossat reconnaissent qu’il a bien une dette à payer à la société, mais tous espèrent une peine qui ne le renverra pas en prison. 

   

Procès jour 8 - les réquisitions du parquet


L'avocat général Pierre Cortès requiert 15 ans de réclusion criminelle contre Claude Chossat pour complicité dans l'assassinat de Richard Casanova en 2008, fustigeant "l'usurpation" du statut de repenti revendiqué par l'accusé, ancien de la bande criminelle corse de la Brise de Mer.
L' éventuelle mesure d'isolement promise par l'avaocat général, ne suffit pas à rassurer l'épouse de Claude Chossat, en larmes à l'issue de l'audience : "On sait très bien qu'on n'est pas en sécurité en prison" explique-t-elle.
 

Pierre Cortès a cependant écarté la thèse selon laquelle Claude Chossat aurait abattu Richard Casanova le 23 avril 2008 à Porto-Vecchio (Corse du Sud). Pour l'avocat général c'est le "boss" de Chossat, Francis Mariani, décédé en 2009, qui aurait tiré, pour se débarrasser de celui avec qui, selon les enquêteurs, il aurait fondé la Brise de Mer dans les années 1970.
 
Au cours de son réquisitore, l'avocat général a estimé que, si Claude Chossat n'était pas le tireur, la complicité et la préméditation ne faisaient aucun doute.
 

 
 
 
Demain vendredi, dernier jour de ce procès, se dérouleront les plaidoieries de la défense, puis les jurés se retireront pour délibérer avant de prononcer leur verdict.
 

Procès jour 7 – dernière journée devant un large public 


La dernière audience du procès de Claude Chossat s’est tenu mercredi 6 novembre devant un large public composé de curieux et de soutiens notamment à la famille de Richard Casanova

Les débats ont porté une nouvelle fois sur la personnalité de l’accusé. Le président puis l’avocat général ont fait part de leurs questionnements en partant du livre témoignage de Claude Chossat, devenu un argumentaire contre lui dans le procès. 

En face, l’accusé est resté sur sa réserve, sauf à deux reprises. D’abord, face aux accusations de la partie civile et du ministère public et lorsque sa femme, Sandrine Chossat, a témoigné de leur vie de famille. Il a alors laissé transparaître son émotion. 

 


Au-delà de la question de la culpabilité, ou non, de Claude Chossat, quant à l’assassinat de Richard Casanova, il y a la question du quantum de la peine. La défense cherche une réduction ou même une exemption de peine pour leur client. 

Ce soir, un débat a eu lieu sur l’application ou non d’articles du code de procédure pénale pour Claude Chossat. Pour y répondre le président a suspendu l’audience jusqu’à demain, les parties civiles n’ont ainsi pas encore commencé à plaider. 

Les réquisitions étaient attendues dans la soirée. 
 

Procès jour 6 - l'interrogatoire de l'accusé

Quel a été le rôle de Claude Chossat dans l'assassinat de Richard Casanova, figure du grand bandistisme tuée en juillet 2008 à Porto-Vecchio ?  Après avoir longuement évoqué la collaboration de l'accusé avec les enquêteurs, la cour d'assise des Bouches-du-Rhône en est revenue aux faits ce 5 novembre, avec l'interrogatoire de Claude Chossat.

Comment les faits se sont déroulés, qui était présent, qui a fourni les armes, qui est l'étrange M.Franck évoqué par Claude Chossat ?

Toute la journée l'accusé a répondu point par point aux questions du président, maintenant sa version des faits.

 


Procès jour 5 -  les dépositions des enquêteurs


Repenti ou voyou, les débats autour de la personnalité de l'accusé se sont poursuivis aujourd'hui devant la cour d'assises d'Aix-en-Provence.

Entendus à la demande de la défense, les deux premiers enquêteurs spécialisés dans le grand bandistisme insulaire ont réaffirmé à la barre que les déclarations de Claude Chossat les avaient aidés dans plusieurs affaires.

 

Le troisième, toujours en activité à Bastia, a témoigné à huis clos. Pour les parties civiles et pour l'avocat général reste un voyou qui doit être jugé.

Les faits, à savoir l'assassinat de Richard Casanova  pour lequel est jugé Claude Chossat et qu'il a toujours nié, n'ont guère été abordés au cours de cette journée. 
 

Il ne devrait guère en être question non plus avec le témoignage de Jacques Follorou. Le journaliste d’investigation au Monde, qui a beaucoup écrit sur le milieu insulaire, a prévu d’évoquer de nouveau l’apport de Chossat dans "la compréhension de l’intérieur de la mafia corse".

Le verdict devrait être rendu ce jeudi 7 novembre.
 

Procès jour 4 – déposition de Jean-Luc Germani 


Le quatrième jour de procès de Claude Chossat, jeudi 31 octobre, a été marqué par le témoignage de Jean-Luc Germani

Ce dernier, figure du banditisme et beau-frère de la victime, est apparu très à l'aise. Il n’a pas eu grand-chose à déclarer, mais a accepté de répondre aux questions du président et de l’avocat général. 
 


Il a fini, poussivement, par reconnaître qu’il existait, au moment de l’assassinat de Richard Casanova, un climat de suspicion générale. Sa déposition a été précédée de la lecture du procès-verbal de l’audition de Michel Tomi qui, malade, n’a pas pu venir au procès.
 
Le parrain des parrains, pour certains, y fait une description détaillée des relations d’affaires, d’amitié, et même de règlement de compte entre les différents groupes du milieu insulaire. Il a évoqué la folie de Francis Mariani au point d’accepter des mesures de sécurité après l’assassinat de Richard Casanova. 
 

Procès jour 3 - Les magistrats instructeurs entendus 


Le troisième jour de procès, mercredi 30 octobre, la parole a été donnée à la famille de la victime, Richard Casanova. 

Sandra Germani, son ancienne compagne, et la sœur de ce dernier, se sont succédé à la barre pour dire leur douleur. Elles en veulent à Claude Chossat d’avoir retardé le procès : 11 ans d’attente. 
   
Dans la journée, la cour a entendu deux magistrats, anciens juges en Corse et à la juridiction spécialisée de Marseille, à la demande de la défense. 

Pour les avocats de Claude Chossat, il est important que la cour entende des professionnels de la justice témoigner de la teneur de la collaboration de l’accusé. Claude Choquet, magistrat à la retraite, a eu une parole libre. 

Ce que recherchait la défense. « Il a eu des adjectifs forts en disant que c’était ‘extraordinaire’ d’avoir quelqu’un qui brise la loi du silence. Il a expliqué le système mafieux qui pesait sur la société corse. Il a expliqué comment il était décisif, pour voir arrêter le sang tomber, d’avoir des gens comme Claude Chossat qui témoignent. Ça, je pense que les jurés vont s’en rappeler », soutient Me Charles Dufran, avocat de Claude Chossat.

 


Satisfaction de la défense, quand ce même magistrat a livré son impression sur l’assassinat de Richard Casanova. Selon Claude Choquet, Francis Mariani n’avait pas l’habitude de déléguer la commission de meurtres

Par le biais de prises de parole à la barre, les deux parties se sont répondu. Sandra Germani, Nicole Casanova ont affirmé ne vouloir que la justice et ne pas vouloir la mort de Claude Chossat, mais regretter son absence de repentance. 

 
Ce dernier leur a répondu comprendre la douleur de la famille et a réaffirmé être étranger à la mort de Richard Casanova. Il a ajouté que lorsqu’il en parlait, c’était pour attaquer un clan, un système. 
 

Procès jour 2 – Médecins légistes et experts à la barre


La deuxième journée du procès, mardi 29 octobre, est consacrée au rapport des médecins légistes, aux experts et aux balisticiens.

Les expertisent médico-légales ont ainsi rappelé que le 23 avril 2008, Richard Casanova a été touché par trois projectiles, dont un fatal, au niveau du coeur.

S'en est suivi un débat entre les différentes parties sur la taille du tireur. Un point que les experts tentent encore de déterminer, avec une seule certitude : le tireur était grand, 1m80 au minimum.
 
Le muret derrière lequel ce dernier s'était caché, avant de tirer sur Casanova, mesurait 1m92. 

Maquette des lieux et mannequin à la main, un expert ballistique a assuré que les hypothèses d'un tireur mesurant 1m80, 1m83 ou même 1m85 sont toutes possibles, et qu'un tir en rafale pourrait expliquer le manque de précision. Pour rappel, Francis Mariani mesurait 1m80 ; Claude Chossat, 1m85. Ni l'un ni l'autre n'ont ainsi été exclus par les experts comme tireur potentiel.

L'existence de "Franck", qui aurait assisté selon Chossat Francis Mariani durant l'assassinat a également été débattue. 
 
Les journalistes étaient moins nombreux à avoir fait le déplacement ce mardi. Les forces policières, en revanche, étaient tout aussi présentes qu'au premier jour du procès, et notamment au moment de l’arrivée très sécurisée de Claude Chossat devant la cour d'assises d'Aix-en-Provence.

Le mis en cause a rapidement pénétré dans le palais de justice, empêchant quiconque de l'approcher. Sa compagne, elle, a pris le parti de se laisser filmer et parle volontiers aux journalistes. 

Les parties civiles ont adopté une attitude inverse. Par le biais de leurs avocats, elles dénoncent une attitude de la presse qu'elles jugent "tendancieuse", et reprochent à Claude Chossat sa communication jusque sur les réseaux sociaux, même pendant le procès.  
 
 

Procès jour 1 - Émulation autour du repenti 

 

À l’ouverture du procès, on ne verra de Claude Chossat qu’une ombre. La veille, il avait pourtant accepté de se montrer à visage découvert. 


Claude Chossat, le "repentié, est celui qui a révélé les secrets de la Brise de mer. C’est l’homme que toute la presse nationale veut voir. Un statut de repenti que le droit ne lui reconnaît pas. 
 


Ses avocats attendent de ce procès un acquittement de leur client pour le meurtre de Richard Casanova et une évolution de la loi. « Veut-on continuer à vivre avec ce système de grande criminalité ? Où veut-on passer à une société apaisée ? Depuis trois semaines, les Corses disent stop. À partir de l’instant où ils sont dans cette disposition d’esprit, alors il faut les aider », indique Me Edouard Martial, avocat de Claude Chossat. 

En ce premier jour d’audience, sa compagne était présente dans le public. Elle est par ailleurs amenée à témoigner la semaine prochaine.
 
L'association Crim'HALT, qui milite pour un statut de repenti en France sera également présente et témoin durant toute la durée du procès. Reste encore à déterminer si toutes les personnes appelés à témoigner se présenteront devant la cour d'assises d'Aix -en-Provence. La question se pose notamment pour Jean-Luc Germani, beau-frère de Richard Casanova. Condamné en janvier 2018 par le tribunal de Marseille pour escroquerie en bande organisée, recel d’abus de biens sociaux et blanchiment d'argent, il vient tout juste d'être libéré. 

Pour la famille de Richard Casanova, un des parrains fondateurs de la Brise de mer, Claude Chossat, petite main du milieu, est un manipulateur.
 
Au début de l’audience, Claude Chossat s’est exprimé pour énoncer son identité et sa profession : salarié d’une promotion immobilière à Bordeaux. Sa voix est claire, posée, celle d’un homme habitué à gérer la tension. Ses avocats le disent impatient de pouvoir évoquer les faits. 
 

Rappel des faits


Arrêté en septembre 2009 en Suisse, Claude Chossat, ancien membre du gang de la Brise de Mer, nie immédiatement les accusations portées à son encontre. Il accepte alors de livrer de précieuses informations sur le fonctionnement du groupe à la justice.
 
Pour l'ex-chauffeur et homme à tout faire de Francis Mariani, le coupable, c'est son ancien patron. Lui n'aurait pas été au courant de la venue sur le parking de Richard Casanova, alias "Charles" ou "le menteur". Mariani, caché derrière un muret, l'aurait abattu d'une rafale de fusil d'assaut.

Problème : Francis Mariani, tué dans l'explosion d'un hangar, en janvier 2009, n'est plus là pour répondre de ces accusations. 
 

Liberté surveillée



En échange de ses déclarations, Claude Chossat a obtenu une protection policière, et une liberté surveillée, mais pas le statut de "collaborateur judiciaire", ou "repenti" espéré. Impossible donc pour lui de vivre autrement que sous sa véritable identité, lui qui se dit craindre pour sa sécurité et celle de son entourage.

Car l'homme se sait menacé depuis qu'il a brisé l'omerta en collaborant avec la justice. Dans son livre-confession Repenti, paru en 2017, il raconte ainsi : "tous les enquêteurs me disent : « Vous avez fait le bon choix. » La réalité, c'est qu'en France, après avoir collaboré avec l'Etat, vous n'avez aucune garantie."

Le procès doit se tenir jusqu'au 9 novembre. Également présent dans le box des accusés, ce lundi : David Taddei, 45 ans. Il est suspecté par la justice d'avoir fourni un lot d'armes à Francis Mariani.

 
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