Le nouveau rapport du Giec pointe les risques pour les écosystèmes en Méditerranée

Dans son nouveau rapport paru cette semaine, le Giec alerte sur les "conséquences de l'inaction" face au changement climatique. En Méditerranée, la montée des eaux, leur acidification et le réchauffement impacte les écosystèmes, les installations humaines et le patrimoine, autant que l'agriculture ou la pêche.

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Le nouveau rapport du Giec détaille les conséquences du changement climatiques sur les sociétés humaines et les écosystèmes.

"Les progrès de la science depuis le dernier rapport du Giec, il y a sept ans, nous ont permis de démontrer que ces catastrophes sont de plus en plus courantes et que cette hausse est due, dans un grand nombre de cas, à l’activité humaine. Nous montrons également que la plupart des tendances et les projections des précédents rapports du Giec se sont confirmées, ou ont été en dessous de la réalité : la situation s’est significativement aggravée", note Wolfgang Cramer, directeur de recherche au CNRS, à l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale dans le journal du CNRS.

Le scientifique, qui a coordonné l'écriture de l'un des chapitres, constate l'accélération de la hausse du niveau de la Méditerranée et alerte : les "changements du littoral [seront] plus violents que prévu lors du dernier rapport."

Des changements plus violents que prévu

"La vulnérabilité du littoral méditerranéen, pour ses écosystèmes comme pour les installations humaines et le patrimoine, est particulièrement importante car, jusqu’ici, la mer ne montrait que de faibles marées et rarement de grosses tempêtes touchant les côtes. Le niveau pourrait monter d’un mètre d’ici à la fin du siècle, comme partout dans le monde, ce qui serait catastrophique car les villes n’ont absolument pas été conçues pour y faire face", dit-il.

En Méditerranée, le réchauffement climatique devrait avoir des conséquences importantes sur la pénurie d'eau, l'agriculture, la pêche et la production aquacole.

La zone présente également un risque de canicule élevé. "Un des problèmes en Méditerranée, c'est qu'avec le réchauffement et la montée des eaux, des écosystèmes vont disparaitre. Certaines populations de poissons migrent puis finissent par disparaître. Nous avons déjà constaté auprès des pécheurs une baisse du nombre de sardines", décrit Nathalie Hilimi, chargée de Recherche en économie environnementale, qui a participé à la rédaction du rapport.

La biodiversité en danger

Sur le rapport de près de 3.700 pages, la Corse apparaît une fois, dans le tableau suivant. Il identifie des îles qui pourraient être des refuges de biodiversité selon l'évolution du réchauffement climatique. Avec une augmentation de 0,5°C, la Corse pourrait accueillir 72% des espèces modélisées. Avec une augmentation de 2°C, elle ne pourrait en accueillir que 43%. Ce chiffre baisse encore si on tient compte de l'espace disponible pour ces espèces.

Car selon les estimations du Giec, la sauvegarde de la biodiversité et des écosystèmes passe par la protection efficace de 30 à 50% des terres, des cours d'eau et des océans.

Sans cela, ces écosystèmes pourraient au contraire jouer un rôle négatif. Leur dégradation et leur destruction "est aussi une source d'émissions de gaz à effet de serre et cela risque d'être aggravé par les conséquences du changement climatique, comme les sécheresses ou les feux de forêt", dit le rapport adressé aux décideurs. Entre 3 et 14% des espèces terrestres sont menacées d'extinction même si le réchauffement est limité à +1,5°C.  

"Ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l'inaction, a averti Hoesung Lee, le président du Giec, dans un communiqué. Il montre que le changement climatique est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète. Nos actions aujourd'hui détermineront comment l'humanité et la nature s'adapteront aux risques climatiques croissants." Un troisième volet, consacré aux moyens de limiter ce réchauffement, sera publié début avril.

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