Ils sont plus d'une centaine d'automobilistes à avoir rejoint le "convoi de la liberté", en Corse, ce samedi 12 février, en direction de Corte. Les manifestants dénoncent notamment la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement.
Distribution de fruits "pour faire le plein de vitamines", embrassades et grands sourires aux lèvres : il n'est pas encore tout à fait 9h, et l'ambiance est au beau fixe, ce samedi 12 février, sur le rond-point face à la préfecture de Bastia. Ils sont une quarantaine de personnes à avoir répondu à l'appel du "convoi de la liberté".
Le mouvement, né au Canada, dénonce l'obligation vaccinale et les mesures de restriction sanitaire, tout en reprochant une dégradation des conditions de vie face à l'augmentation du coût de la vie et la diminution du pouvoir d'achat. Deux dernières revendications sociales déjà portées, jadis, par les Gilets Jaunes.
Sur le continent, c'est vers Paris que les manifestants étaient invité à se diriger. En Corse, le point de ralliement a été désigné à Corte. "L'important, c'est qu'on soit nombreux, pour faire entendre notre voix, et montrer qu'on ne lâchera rien, ni nos convictions, ni notre combat", souffle cet homme, qui admet s'être levé "un peu trop tôt" à son goût, ce matin, "mais c'est pour la meilleure des causes".
Lui est venu avec sa propre voiture, tout comme Céline Emmanuelli, responsable du magazine citoyen "Bouge ta Corse". Pour elle, il s'agit aujourd'hui d'un enjeu démocratique. "La liberté, l'égalité et la fraternité, ce sont des valeurs qu'on nous bassine et que nous défendons depuis l'enfance. Et aujourd'hui, on se rend compte que la liberté, avec le contexte Covid et le passeport sanitaire, est fortement remise en question. Que pour l'égalité, c'est pareil, parce que le passeport vaccinal, c'est une discrimination. Alors nous voulons de la fraternité, avec ce genre de mouvement qui montre bien qu'on a beau ne pas être d'accord, on peut se réunir et discuter pour apaiser les tensions et fédérer."
Mouvement "solidaire et pacifique"
Car le mouvement - dans ses cortèges en Corse comme partout en France - se veut "solidaire et pacifique", insistent ses organisateurs via des messages relayés sur divers réseaux sociaux et l'application de messagerie Telegram, notamment. "La violence est le piège tendu dans lequel il ne faudra pas tomber", peut-on y lire. "Restons pacifiques quoi qu'il en coûte indépendamment des obstacles rencontrés. Maintenons une attitude joyeuse, de bienveillance, d'entraide, de fraternité, d'unité et de paix."
"C'est très important d'insister sur ces points, souligne Céline Emmanuelli. Tout ce qui peut essayer de montrer que non, nous ne sommes pas ayatollah fous furieux complotistes, conspirationnistes et compagnie, c'est une bonne chose. Moi, je ne suis ni anti ni pro vax. Je suis vaccinée, mais je refuse d'utiliser le mot vaccin pour ce qu'on est en train de nous injecter dans le corps. Il faut dire les choses comme elles sont : le vaccin de Pasteur, ce n'est pas le vaccin de Pfizer à l'heure actuelle."
9h20, et avec un peu de retard sur le planning, le cortège bastiais se met finalement en route. Un chemin vers le Centre Corse plus long qu'à l'habitude : la consigne a été donnée de rouler à "maximum 60 km/h", en espérant rallier de nouveaux manifestants en chemin. "On va quand même laisser de la place entre chaque voiture pour qu'on puisse nous dépasser en sécurité", affirme l'une des têtes du mouvement.
La lecture d'un communiqué de presse est prévue dans l'après-midi à Corte, avant le retour, en fin de journée, des manifestants dans leurs communes respectives.
"L'essentiel c'est que tout se passe dans la même joie et bonne humeur", sourit une manifestante, avant de prendre le volant de sa voiture. Car elle en est convaincue : les "convois de la liberté" sont partis pour s'inscrire dans la durée, "jusqu'à ce que nous soyons enfin écoutés par ce gouvernement."