La délégation corse présentera son dossier cet après-midi à Paris. Un moment charnière qui décidera de l'avenir de Bastia Corsica dans la course au label de Capitale européenne de la culture 2028.
Cela fait de longs mois que Bastia, mais également le reste de la Corse, qui a été associé à la démarche, attend cela.
Cet après-midi, durant deux séances orales de quarante-cinq minutes, la délégation insulaire va défendre sa place parmi le dernier carré des villes françaises candidates au label de Capitale européenne de la culture 2028.
Un premier écrémage qui écartera cinq villes.
9 prétendantes
Pour l'heure, elles sont neuf, en France, à espérer la qualification. Et la concurrence est féroce.
Face à des villes bien plus grandes pour la plupart (seule Bourges compte moins de 100.00 habitants), et s'appuyant sur des infrastructures et un bassin de population plus important, Bastia a décidé de s'appuyer sur tout le territoire, et entend faire valoir son identité forte en Méditerranée, et son insularité.
La place de Petit Poucet que les médias lui ont hâtivement octroyée convient bien aux élus qui portent le dossier, tels que Pierre Savelli et Mattea Lacave, qui ont souvent joué de l'analogie entre la candidature de Bastia-Corsica et le parcours européen spectaculaire du SECB en 1977-78.
Verdict le 3 mars
Durant trois jours, les neuf délégations vont donc présenter leur projet à un jury composé de dix jurés représentants différentes institutions européennes, et deux jurés appartenant au ministère de la Culture, en charge du processus de sélection.
Dès la fin du "grand oral", vendredi 3 mars, on connaîtra les quatre heureux élus.
Mais pour les villes choisies, le chemin sera encore long. C'est en décembre prochain que sera désignée la Capitale européenne de la culture française 2028.
Elle occupera la place de ville issue d'une ville d'un pays membre de l'EU depuis longtemps, et rejoindra la ville choisie par la République Tchèque, pays nouvellement membre, et possiblement une troisième ville, issue d'un pays qui reste à déterminer, et qui est généralement un pays aspirant à rejoindre l'Union européenne.
D'énormes enjeux
Ensuite, lorsque Bastia-Corsica, ou l'une de ses concurrentes françaises, aura été désignée, en décembre prochain, il lui restera pas moins de quatre, jusqu'en 2028, pour se préparer, et mettre en œuvre leur programme.
En se penchant sur le bilan de Marseille, la dernière ville française à avoir été Capitale européenne de la culture, en 2013, fourni par le site toute l'Europe, on constate vite que les retombées sont spectaculaires :
- 11 millions de touristes en 2013,
- 1,8 million de visiteurs au MuCem, le musée créé à cette occasion
- hausse de 21 % de la clientèle étrangère dans l'hôtellerie
- 11.000 citations, dont 19 % dans la presse internationale
- 3/4 des Français au courant d'un événement ou d'un lieu mis en avant par Marseille-Provence 2013.
On imagine sans peine les bénéfices, en terme économique, et de rayonnement, que pourrait récolter Bastia-Corsica. Sans parler des avantages, sur le long terme, en matière d'infrastructures et de vie culturelle.
En matière financière, les chiffres sont également parlants : sur la période 2021 - 2027, les villes labellisées ont bénéficié de subventions européennes de 2,5 milliards d'euros.