En France, différents services d’urgences sont en grève depuis le mois de mars. Celui de l'hôpital de Bastia a rejoint le mouvement le 24 juillet. La promesse de la ministre de la Santé Agnès Buzyn de débloquer 70 millions d'euros dans l'immédiat n'a pas calmé la colère.
À l’hôpital de Bastia, le service des urgences est en grève depuis le 24 juillet dernier. Dans les couloirs, les messages s’affichent partout. « Ce n’est pas parce que nous sommes en grève que vous attendez. C’est parce que vous attendez que nous sommes en grève ! », indique l’un d’entre eux.
Une grève non-corporatiste qui a fait naître un mouvement intersyndical. « Notre leitmotiv, c’est prendre soin de soin de soi pour prendre soin des autres. Aujourd’hui comment peut-on prendre soin des autres, quand nous sommes impactés par un manque de respect et de dignité », s’interroge Rose-Marie Martinelli, déléguée STC, porte-parole de l'intersyndicale (FO-CGT-STC).
« Une dame de 86 ans attend depuis 12 heures »
Le service, comme dans de nombreux hôpitaux français, est sous tension. À Bastia, les locaux ont été prévus pour 20.000 passages par an, il en accueille actuellement 34.000. « Il est 11 heures, c’est une journée classique, et on est déjà plein. Des gens attendent sur des brancards, d’autres attendent depuis, quelques fois, hier soir. Dans ce box, il y a une dame de 86 ans qui attend depuis 12 heures une place dans l’hôpital », explique Dr André de Caffarelli, chef de pôle des urgences de Bastia, membre de l'AMU.
L’agence régionale de santé a lancé des études et promet à la direction le financement de travaux le plus vite possible. « On va avoir trois phases. Une phase immédiate, en octobre, les travaux transitoires qui se dérouleront sur l’exercice 2020, et à plus long terme les grands travaux, la restructuration d’un nouveau service des urgences. Mais ça ce n’est pas avant cinq ou six ans », détaille Pascal Forcioli, directeur de l'hôpital de Bastia.
Cet échéancier décidera de la suite du mouvement. Il s’éteindra si les promesses sont tenues.