La tradition est bien ancrée à Bastia : chaque veille de la fête de la Saint Jean, le 23 juin, le Fucarè est allumé après la procession. Des festivités animées par cinq confréries, qui sont aussi des moments d'échange et de plaisir en musique pour les participants.
Les festivités ont débuté avec la traditionnelle procession, menée par la paroisse Saint-Jean. Entouré et suivi par une foule de fidèles, et autant de curieux, le cortège a porté la statue de Saint Jean-Baptiste, patron de la ville de Bastia, le long des ruelles du marché et du Vieux-Port, avant de la hisser trois fois face à la mer, tradition exige, pour donner une protection aux pêcheurs, aux marins et aux voyageurs.
La messe en plein air qui a suivi a aussi été l'occasion d'évoquer, longuement, la disparition de l'abbé Ange-Michel Valery, curé de Calvi, qui s'est éteint ce 23 juin. L'élément phare de la soirée : l'allumage, à la tombée du jour, du Fucarè. Symbole de purification et de renaissance pour les chrétiens, ce feu est toujours un événement populaire.
Autrefois, les Bastiais édifiaient plusieurs bûchers de bois à travers la ville. "Celui du Vieux-Port, de la marine comme on l'appelle, se faisait là [où il est allumé aujourd'hui], celui du marché se faisait derrière l'actuelle capitainerie, après il y en avait un à Lupinu, et un peu plus tard, sur les quartiers de Toga. C'était les quatre feux principaux", se souvient cet homme, venu assister aux festivités.
"C'était dynamique, parce qu'on se battait entre quartiers pour en faire le plus beau. On allait même les incendier avant l'heure, pour que ça ne fasse pas concurrence le jour même", abonde cet autre Bastiais.
Des festivités qui se sont conclues avec un feu d'artifice et en musique au marché et dans les quartiers sud, réunissant le temps d'une soirée amis et familles, et toutes les générations.
Retrouvez le reportage de Solange Graziani, Juliette Vincent-Seignet et Christophe Gineste :