Les professionnels du transport maritime attendent la construction d’un nouveau port à Bastia. Avec l’arrivée des nationalistes à la tête de la CTC, ils espéraient que le projet de la Carbonite serait rapidement mis en œuvre. Mais de nouvelles études doivent être réalisées.
Sécurité
Dans le port de commerce de Bastia, améliorer les conditions de sécurité devient urgent. Le flux des marchandises augmente sur toutes les compagnies, les dockers réclament un port plus grand.Certes, un terre-plein est en construction pour accueillir les camions. Il pourra accueillir 50 remorques, précise Auguste Bartoli, docker. Il s'ajoutera aux infrastructures actuelles pouvant en accueillir 80. Mais « entre les arrivées et les départs, tous les jours nous traitons près de 200 remorques », précise-t-il. « Donc il y a saturation sur le port de Bastia en ce qui concerne le fret. »
Fret
Le nouveau terre-plein s’étend sur une quarantaine de mètres, ce qui réduit le plan d’eau où manœuvrent les navires. L’amarrage devient d’autant plus délicat : « lLrsque vous rétrécissez le bassin, vous rétrécissez les capacités pour les navires de tourner dans le bassin, explique Marc Rutili, gérant de la coopérative maritime de Lamanage. C’est handicapant lors des vents, des intempéries et évidemment c’est un handicap pour l’exploitation du port. Les choses n’ont fait qu’empirer et aujourd’hui c’est dangereux. Aujourd’hui on travaille dangereusement. »Un navire a déjà percuté le quai Sud en manœuvrant, occasionnant des dégâts importants. Aux problèmes de sécurité s'ajoutte la problématique commerciale.Aujourd’hui on travaille dangereusement.
Taille
« Les navires aujourd’hui ont besoin de passer une certaine limite de taille, de passer les 180 mètres qui sont aujourd’hui imposés par Bastia. Parce que les navires plus grands sont des navires plus modernes, plus stables, qui auront une meilleure empreinte environnementale. Cela passe par une nouvelle infrastructure sur le port de Bastia », précise Pierre Mattei, directeur général de la Corsica Ferries France.Les professionnels du maritime attendent un nouveau port. La chambre de commerce et d’industrie de Haute-Corse est investie depuis dix ans sur le projet de port de la Carbonite. Avec l’accession des nationalistes au pouvoir, les responsables de la chambre consulaire regrettent que ce dossier reste en souffrance : « Toutes les barrières avaient été passées au niveau de l’environnement et tout. Nous avions un dossier ficelé il n’y a avait plus qu’à. Malheureusement on me parle encore de faire de nouvelles études qui coûtent plus cher », regrette Paul Trojani, ancien Président de la Chambre de Commerce et d' Industrie de Haute-Corse.
Une alternative ?
Mis en cause le conseil exécutif de la CTC assure qu’il y avait encore des incertitudes, notamment sur l’environnement et le trait de côte.Un appel d’offre sera attribué à un cabinet d’études sur cet aspect dans quelques semaines. En parallèle, une alternative sera proposée début 2017 par l’exécutif, qui n’a pas souhaité s’exprimer.