À presque 50 ans, c'est le plus jeune bâtonnier du barreau de Bastia. Maître Benoît Bronzini De Caraffa a pris ses fonctions le 1er janvier. Le bâtonnier défend les droits et les devoirs des avocats. Il succède à Jean-Benoît Filippini. Portrait.
Alors que le palais de justice s’éveille à peine, c’est d’un pas décidé que le nouveau bâtonnier se dirige vers son bureau.
Après 15 années au Conseil de l’ordre, Maître Bronzini de Caraffa a été élu haut la main.
À presque un mois d’exercice, il assume déjà pleinement son rôle.
"Ma position est admise par tout le monde, elle ne fait pas débat. Premièrement, j'ai été élu, et cela fait vingt ans que je suis dans ce barreau. Deuxièmement, le bâtonnier est à la fois celui qui va rappeler la règle, et aussi celui qui protège. Il faut tout prendre dans la fonction de bâtonnier", affirme-t-il.
Protection et dialogue
Avant d’entamer la tournée des salles d’audience, un incontournable : mettre la robe.
Première visite éclair à la chambre d’instruction, pour soutenir un confrère, une audience à huis clos.
La protection, c’est un des rôles du bâtonnier. "Mon rôle, c'est aussi de venir lui dire deux mots, pour lui assurer du soutien du bâtonnier. Ainsi, tout le monde voit qu’il n'est pas tout seul, qu’il y a un ordre derrière. Le travail du bâtonnier, c'est de discuter avec ses confrères, de leur parler, de les rencontrer... Mon travail, c'est essentiellement cela."
"Il connaît la machine"
Réputé pour sa rigueur, Maître Bronzini a le soutien de l’ancien bâtonnier, Maître Jean-Benoît Filippini.
"On a confiance en quelqu'un qui connaît déjà la machine, indique l'avocat. Il connaît très bien les rouages, il sait de quoi on parle, quels sont les problèmes, donc c'est plus simple. Et le fait d'être au Conseil de l'ordre fait qu'il est connu aussi, on le connaît, on le connaît son sérieux, son travail, et donc c'est plus rassurant pour nous."
Imprimer sa marque
Le jeune bâtonnier s’est lancé deux défis : réorganiser le barreau et faire respecter la déontologie.
172 avocats exercent à Bastia. Il a déjà commencé à imprimer sa marque, comme l'explique Simon Salvini, un confrère membre du Conseil de l'Ordre.
"On a un cap pour travailler, on a une feuille de route, on sait comment on va avancer. On va avoir un bâtonnat et des séances du Conseil de l'Ordre extrêmement dynamiques et c'est une bonne chose parce qu’on est là pour rendre un service aux confrères, rendre un service au barreau et par là même à l'ensemble des justiciables. Donc c'est un bon bâtonnat qui s'augure."
Travail d'équipe
Quelques heures plus tard, c’est l’avocat qui regagne son cabinet, à quelques mètres du Palais de Justice.
Dans son bureau, il continue de traiter les affaires en cours, avec l’aide de ses collaborateurs.
"Avant d'être bâtonnier, je travaillais déjà en équipe, donc on a fait en sorte que de les renforcer pour pouvoir m'aider. Et puis, c'est une décision collective des associés du cabinet. On n’y va pas sans demander l'avis de tout le monde. Je suis soutenu."
Issu d’une famille d’avocats depuis plusieurs générations, Maître Bronzini de Caraffa exercera sa charge de bâtonnier pour deux ans.
Mais le titre, honorifique lui, est conservé à vie.
Le reportage de Sybille Broomberg :