Avec ses travaux sur la langouste rouge, Stella Mare confirme l'excellence de ses équipes scientifiques

L'année dernière, la plateforme Stella Mare lançait un programme ambitieux de reproduction de la langouste rouge, une espèce menacée. Les derniers résultats obtenus la placent parmi les leaders mondiaux dans ce domaine.

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En 2021, Stella Mare avait réussi à maîtriser la reproduction de la langouste rouge. Une belle réussite pour la plateforme de l'Université de Corse et du CNRS. Mais ce n'était qu'un début. Il fallait ensuite constater un taux de survie significatif. 

L'expérimentation larvaire effectuée à Biguglia est extrêmement délicate à réaliser. Les larves sont très fragiles, et l'élevage est long, plus de trois mois.

On est 24/24 au chevet des larves.

Jean-José Filippi

Durant cet élevage, "on est 24 heures sur 24 au chevet des larves, et on maintient des règles sanitaires très strictes, en raison de leur fragilité", assurent les scientifiques qui mènent le projet. L'alimentation est également une question primordiale, qui permet d'améliorer significativement le taux de survie. 

Premiers juvéniles

"L'année dernière, on a obtenu les premiers juvéniles, mais ces juvéniles n'ont pas pu survivre dans le temps" explique le docteur Jean-José Filippi, ingénieur aquaculture à Stella Mare. "Cette année, on a refait la même expérimentation larvaire, et on a obtenu les premiers juvéniles de stade II, donc c'est un stade supplémentaire par rapport à l'année dernière, et ces juvéniles sont actuellement vivants dans nos bassins".

Nous sommes deux laboratoires au monde à obtenir ce genre de résultats.

Antoine Aiello

La réussite est incontestable. L'année dernière, le taux de survie des larves, appelées "puerulus", était de 2,91 %. En 2022, il est de 33 %. A tous les stades du développement, on note une augmentation. Résultat, en 2021, Stella Mare dénombrait 11 puerulus, ils sont 86 aujourd'hui. 6 juvéniles de stade I, ils sont 25. Et aucun juvénile de stade II, contre 5 cette année. 

"Nous sommes deux laboratoires, au monde, à obtenir ce genre de résultats", souligne le professeur Antoine Aiello avec fierté. Pour le directeur de la plateforme Stella Mare, cette expérimentation vise la sauvegarde d'une espèce classée vulnérable, mais a également pour but de prendre en compte toute l'activité patrimoniale et économique qui est liée à la langouste rouge : "aujourd'hui, la pêche de la langouste en Corse représente jusqu'à 70 % de l'activité financière. C'est toute une profession qui dépend de cette espèce". 

Sur l'île, elle représente encore plus de 4 millions de chiffre d'affaires annuel. Mais depuis des décennies, sa population est en déclin permanent. Selon Stella Mare, la pêche est passée de 300 tonnes en 1954 à 60 tonnes en 2019. 

Sa rareté a sans surprise fait monter les prix. Le kilo se négocie, aujourd'hui, entre 50 et 100 euros.

Une activité de pêche soutenable

L'objectif, c'est d'avoir le maximum de juvéniles, pour pouvoir les faire sortir des bassins de Stella Mare. "C'est ainsi que l'on pourra commencer à faire de la restauration en mer", explique Jean-José Filippi. 

Mais ce n'est que la première étape d'un plan bien plus ambitieux. A moyen terme, le but est d'"obtenir un stock en mer permettant une activité de pêche soutenable". Dans le même temps, un transfert de juvéniles au niveau européen sera effectué, pour restaurer les populations dégradées dans l'Adriatique, en mer Egée, ou dans l'Atlantique nord. 

Stella Mare l'affirme, ces résultats "la positionnent en tant que leader dans le domaine de l'ingénierie écologique marine et littorale". La plateforme, depuis dix ans, multiplie les réussites dans le domaine de l'innovation. Elle a annoncé, ce lundi 16 mai, qu'elle ambitionnait de créer une fondation internationale de la compensation écologique, qui réunirait l'Université de Corse, le CNRS, mais s'ouvrirait également à des fonds privés, pour pouvoir continuer à travailler sur "des recherches fondamentales et appliquées (...) en prise avec les grands défis sociétaux, pour une gestion durable de ressources naturelles". 

Elle devrait également présenter, dans les prochaines semaines, un projet structurant quinquennal, qui permettrait de développer la structure. 

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