Il estime ne plus être en sécurité à la maison centrale d'Arles : Sébastien Mattei, ancien co-détenu d'Yvan Colonna, appelle depuis l'assassinat de ce dernier à son rapprochement à Borgo. Problème, son statut de DPS ne permet pas, à ce jour, son transfert. Une situation dont s'est saisie la section Corse de la Ligue des droits de l'Homme.
"Nous ne pouvons que constater la situation ambiguë de Monsieur Mattei". Dans un courrier adressé au directeur de la prison d'Arles, daté du 23 juillet, la section Corse de la Ligue des droits de l'Homme appelle au rapprochement de Sébastien Mattei à la prison de Borgo.
Incarcéré depuis neuf ans, dont trois au centre de détention d'Arles, pour des faits de vol à main armée survenus en France et au Portugal, ce dernier ne s'y sent plus en sécurité depuis l'assassinat d'Yvan Colonna en mars dernier. Ce malaise, le détenu l'a exprimé à de nombreuses reprises auprès de l'administration pénitentiaire, souligne la LDH Corse, s'appuyant sur les propres propos du directeur de l'établissement "par courrier en date du 9 juin 2022".
"Vous nous confirmez la situation de monsieur Sébastien Mattei, [...] d’une part le sentiment d’insécurité exprimé de manière répétée par ce détenu depuis l’assassinat de Monsieur Yvan Colonna, d’autre part, son placement sous le régime de l’isolement afin d’assurer sa sécurité et anticiper tout risque d’agression"
"Notre volonté de dialogue demeure", assure l'association, qui regrette néanmoins les conditions de détention de Sébastien Mattei, "soumis à un régime carcéral rigoureux alors qu'il semble exprimer un traumatisme suite à l'assassinat de son compagnon de prison".
Inscription au répertoire DPS
"A la situation complexe de Monsieur Mattei, ayant subi un événement d’une extrême gravité, difficile à gérer pour l’administration d’une prison, il n’existe qu’une seule réponse : son rapprochement à la prison de Borgo", estime la section Corse de la Ligue des droits de l'Homme. Une solution plébiscitée par le détenu comme par les députés nationalistes Paul-André Colombani et Jean-Félix Acquaviva, venus lui rendre visite le 11 juillet dernier. Problème, à ce stade, ce transfert en Corse est rendu impossible par le statut de détenu particulièrement signalé de Sébastien Mattei.
"L’avocat de Monsieur Mattei a attaqué cette décision devant le tribunal administratif. En tout état de cause, nous vous demandons de mettre en place des conditions d’incarcération qui ne soient pas vécues comme une punition par le prisonnier, notamment en rétablissant dans des conditions identiques à celles appliquées aux autres détenus son accès à la promenade, aux activités et à la douche, tout en le préservant évidemment d’un risque d’agression", conclut la LDH Corse.