Tempête en Corse : le Conseil exécutif appelle à tirer des leçons de la catastrophe

Quatre jours après les violentes intempéries qui ont endeuillé la Corse, le président du Conseil exécutif de Corse annonce avoir écrit au ministre de l'Intérieur pour bénéficier d'un retour d'expérience sur le suivi et la gestion du risque météorologique.

La même douleur, et toujours une certaine stupéfaction. Quatre jours ont passé depuis la tempête qui a frappé la Corse, dans la matinée du jeudi 18 août. Des orages meurtriers qui ont emporté cinq vies, et laissé derrière eux une vingtaine de blessés, ainsi qu'une somme conséquente de dégâts matériels.

Alors que l'île se relève et panse ses plaies, les questions quant au déroulé du drame, et comment il aurait pu être minimisé, fusent, de plus en plus nombreuses.

Avec une interrogation principale : l'alerte orange déclenchée à 8h30 par Météo France, soit environ 15 minutes après le début des violentes intempéries, aurait-elle pu et aurait-elle dû arriver plus tôt ?

Améliorer les procédures d'alerte et de mise en sécurité

Un désir de compréhension auquel se sont associés plusieurs élus insulaires. Dans un communiqué daté de ce dimanche 21 août, le Conseil exécutif de Corse appelle ainsi à l'ouverture du temps "indispensable, de l'analyse de fond et du retour d'expérience après cet évènement dramatique".

"Il convient d'abord d'analyser les procédures d'alerte", poursuit le communiqué, listant plusieurs questions "légitimes" : "Aurait-on pu mieux anticiper l’arrivée de cet orage d’une violence exceptionnelle, par exemple en n’écartant pas le scenario le plus pessimiste résultant des différentes hypothèses ? Des bouées de mesure au large de la Corse auraient-elle permis de détecter la violence de la tempête avant qu’elle ne déferle sur les côtes ? Les données recueillies par les deux radars d’analyse des précipitations situés en Corse ne devraient-elles pas être transmises de façon automatique aux services centraux pour analyse en temps réel ? Les baisses des effectifs au sein de Météo France ont-elles diminué la qualité de la surveillance, notamment en période nocturne ?"

En déplacement en Corse dans les campings endeuillés, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a assuré compter commander une enquête auprès des services de la sécurité civile, qui devrait traiter, entre autres, le temps de déclenchement de l'alerte orange par Météo France. 

"Ses conclusions doivent être rendues publiques dans les meilleurs délais", insiste le communiqué. "La Corse doit bénéficier d’un service public de qualité et adapté à ses spécificités dans le domaine de la météorologie."

Des demandes que le président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, précise par ailleurs avoir directement formulée au ministre de l'Intérieur par courrier.

Un système d'infrastructures à repenser


Au-delà de cette seule crise, c'est le système d'infrastructures et les procédures de gestion de crise qui doit
désormais être repensé, estime la CDC. Le Conseil exécutif de Corse pointe notamment l'exemple parlant des coupures généralisées d’électricité et de réseau téléphonique, dans la journée du 18 août et celle qui a suivi, qui "ont été une difficulté majeure pour la mise en œuvre des secours".

"Outre le renforcement structurel des réseaux électriques et de téléphonie, il apparaît opportun de réfléchir à la généralisation de moyens radios interconnectés entre les différents services, l’Etat, et les collectivités, ainsi qu’aux moyens et procédures propres à assurer une mise en sécurité plus rapide et plus efficace des personnes."

Plus encore, l’épisode cyclonique du 18 août est une "manifestation supplémentaire du réchauffement climatique et des multiples dérèglements qu’il génère, particulièrement dans l’espace méditerranéen : méga-feux ; sécheresse ; canicule marine ; érosion accélérée du littoral ; pluies torrentielles ; orages violents etc…"

La lutte contre le réchauffement climatique dans toutes les politiques publiques

La Corse, tout comme les autres territoires méditerranéens insulaires, "doit intégrer de façon systématique les enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique et de la transition énergétique et écologique dans toutes ses politiques publiques. Elle peut et doit devenir un territoire insulaire innovant et exemplaire en la matière."

Un objectif premier et stratégique qui avait déjà été fixé par le 28 juillet "lors du discours d’ouverture de session prononcé devant l’Assemblée de Corse".

"Les évènements des dernières heures confirment son absolue nécessité", tranche le communiqué, qui conclut : "Le Conseil exécutif de Corse proposera en conséquence à l’Assemblée de Corse d’intégrer la lutte contre le réchauffement climatique et la transition énergétique et écologique comme des axes transversaux essentiels dans le cadre du processus de dialogue engagé entre la Corse et l’Etat."

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