Simonetta Fadda expose ses œuvres au fonds régional d’art contemporain de Corse à Corte. Au cœur de la réflexion, le l’évolution du sens des mots et ma condition humaine avec une approche anthropologique.
Se frayer un chemin entre le réel et le virtuel. C’est ce à quoi s’applique l'artiste italienne Simonetta Fadda.
Elle observe les rituels sociaux, et s'attarde sur le langage. Amitié, réseau, ces mots sont toujours utilisés, mais ils ont changé de sens, et personne ne s'en est aperçu. « Comme nous avons les légumes qui sont génétiquement modifiés, nous avons aussi les mots qui sont génétiquement modifiés. Comme les tomates, on ne voit pas que les mots sont modifiés, mais à l’intérieur, ils ont changé », explique l’artiste.
Alors que tout change, les corps fourbus de fatigue restent les mêmes. L'artiste, également théoricienne des médias, a filmé un chantier pharaonique dans le centre historique de Gênes pendant huit ans.
« Le spectacle des pyramides »
L'imperfection de l'image restitue la fugacité du présent et la trivialité du vécu quotidien. Le montage a duré deux ans. « J’ai eu l’impression d’être devant le spectacle des pyramides. Les gestes des hommes sont toujours les mêmes, se sont seulement les machines qui changent », livre Simonetta Fadda.
En jouant sur plusieurs écrans, c'est bien le temps qui est à l'œuvre. Un temps plus réel que celui de la continuité. « Elle représente le temps. Elle ne donne pas exactement la véritable temporalité, mais on a tous les éléments pour comprendre une durée », souligne Anne Alessandri, directrice du fonds régional d’art contemporain (Frac) de Corse.
Simonetta Fadda propose aussi un travail engagé, avec la représentation d’une plage clôturée où s'entasse les corps, une évocation pudique de la crise migratoire. Une œuvre polymorphe à découvrir jusqu'au 20 janvier au Frac de Corse, à Corte.