Le Centre Méditerranéen de la Photo et le Centre Culturel Una Volta expose jusqu’au 26 octobre le photographe Antoine Giacomoni et sa série « Mirror sessions : Corsica, Sardegna, Sicilia ». 79 portraits en noir et blanc réalisés à travers un miroir.

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On entend souvent parler de « Rockeurs au cœur tendre ». Lorsque l’on observe puis que l’on écoute Antoine Giacomoni, assez vite cette image nous apparait. Il a presque un air gêné, pudique lorsqu’il nous parle de ses photos, comme s’il s’agissait de son 1er travail. Et pourtant Antoine Giacomoni n’a de toute évidence plus rien à prouver… 

Dès 1977 le photographe surfe sur la vague punk et se fait un nom. Ses reportages pour l’Agence Gamma, ses pochettes d’album, ses portraits pour les magazines Rock&Folk ou Rolling Stones, le propulsent au rang des grands du monde la photo !

Avec son expo « Derrière le Miroir » Antoine Giacomoni nous raconte son rapport à l’autre au moment de la prise vue, le chemin qu’il emprunte pour déceler ce qu’il y a de plus profond chez l’autre.  Antoine est un explorateur de l’âme humaine "car derrière chaque personne se trouve une histoire", dit-il.

Une histoire qu’on ne livre pas facilement surtout lorsque l’objectif semble nous viser, nous regarder avec insistance.
 


Antoine Giacomini déteste l’impudeur. Alors pour mettre à l’aise son modèle il décide de le placer devant un miroir face à lui-même pour qu’il cesse de jouer, pour que tout naturellement il fasse tomber le masque et révèle ainsi celui ou celle qui se cache au-delà des traits. "Pensez à quelque chose de beau, à quelque chose de bien et surtout ne me le dites pas…". C’est ainsi que le photographe lui parle. Un moment d’introspection puis il déclenche.

Sa 1ère Muse fût la chanteuse Nico. C’est d’ailleurs pour elle qu’il a inventé l’idée du « Mirror concept » car elle ne souhaitait plus être photographiée.

Un concept audacieux qu’il créé alors qu’il n’était qu’un jeune homme. "Audacieux" c’est le mot qu’il emploie à plusieurs reprise "car demander à Gainsbourg, Françoise Hardy ou Marianne Faithfull de poser devant un miroir, il fallait le faire", raconte-t-il. "J’étais derrière, ils n’entendaient que ma voix". Ce fût un succès. Une brillante mise en abyme.
 

Ce travail basé sur l’altérité, le respect de l’autre, Antoine n’a eu aucun mal à l’imposer. D’abord aux stars puis aux anonymes. C’est d’abord sur sa terre natale, en Corse, qu’il a choisi de revenir pour photographier ces inconnus. Un besoin viscéral de marquer son lien indéfectible avec l’île de son enfance. Puis c’est au tour de la Sicile, de la Sardaigne et de l’île de malte d’être invités à poser devant son miroir magique.

Résultat, une très belle série de 79 portraits en noir et blanc, bouleversants de vérité avec des visages au regard profond que le photographe nous dévoile à travers son exposition « Antoine Giacomoni, Mirror sessions : Corsica, Sardegna, Sicilia ».
 

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