Sept ans après avoir découvert que 80 des 140 tableaux d'Etienne Terrus présentés au musée d'Elne étaient des faux, l'affaire n'est toujours pas résolue. La mairie catalane souhaite désormais récupérer les œuvres du faussaire pour s'en servir autrement.
C'est une affaire qui avait fait grand bruit dans le monde de l'art, lorsqu'en 2018, France 3 Occitanie révélait que le musée d'Elne, dédié à l'œuvre d'Etienne Terrus, célèbre peintre du Roussillon, était victime d'un trafic de faux tableaux. Des faux notamment repérés peu de temps auparavant par Éric Forcada, historien de l'art.
Plus de la moitié de la collection du musée est alors concernée, soit 80 des 140 tableaux acquis par la commune.
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Sept ans plus tard, après plusieurs rebondissements, le litige n'est toujours pas résolu. Et rien ne semble réellement avoir bougé.
La mairie d'Elne demande la restitution des œuvres saisies
Éric Forcada, le premier à avoir repéré la supercherie, a dû faire face à des menaces de mort après le dépôt de plainte de la mairie.
On se trouve face à des intérêts financiers et institutionnels qui ont été gênés. Aujourd'hui, on a la validation de la justice, on sait qu'il y a eu une crise des faux tableaux.
Éric Forcada, historien de l'art.
Il espère toujours qu'un jugement sera un jour prononcé : "il faut un point final judiciaire à ce trafic".
De son côté, la mairie d'Elne souhaite désormais récupérer les fausses toiles saisies, pour en faire un usage pédagogique, en faisant une "nouvelle exposition avec des vrais spécialistes" qui sauraient présenter les malfaçons par exemple.
► Le reportage de Meerajh Vinayagamoorthy et Philippe Georget.
Le préjudice total de cette affaire est désormais estimé à 160.000 euros. Trois personnes ont été mises en examen depuis les premières révélations et les plaintes déposées par le musée d'Elne et la municipalité.