C'est une affaire de trafic de faux tableaux qui vient d'être mise au jour à Elne, dans les Pyrénées-Orientales. La victime est le musée Etienne Terrus. Son préjudice dépasse les 160.000 euros. Il s'agirait d'un réseau de contrefaçon de peintres régionaux qui pourrait opérer à plus grande échelle.
La gendarmerie des Pyrénées-Orientales enquête sur un vaste trafic de faux tableaux de peintres régionaux, après la découverte au musée d'Elne, de 80 contrefaçons dans la collection. Des tableaux, dessins et aquarelles, acquis durant 20 ans par la mairie pour le musée Terrus.
Ces faux concernent le peintre catalan originaire d'Elne Etienne Terrus, ami de Matisse et Maillol et décédé en 1922. Et le préjudice est très important pour le musée mais l'affaire pourrait s'avérer bien plus importante et toucher d'autres artistes catalans et de nombreuses toiles.
Le musée Terrus d'Elne, victime d'un trafic de faux tableaux porte plainte
C'était ce vendredi matin la réouverture du musée Etienne Terrus à Elne. Une exposition d'oeuvres de qualité aujourd'hui purgée d'une impressionnante collection de tableaux présumés faux.
C'est le commissaire de l'exposition, Eric Forcada, qui a alerté le musée de ses doutes sur l'authenticité de nombreux tableaux" explique le maire d'Elne, Yves Barnio.
Plus de 80 pièces sont actuellement sous scellés à la gendarmerie d'Elne. Pour les membres du comité d'experts, il s'agit d'une vaste escroquerie.
Des bâtiments construits après le décès d'Etienne Terrus en 1922 sont représentés sur certaines peintures signées de l'artiste, troublant !
D'autres tableaux sont aussi soupçonnés d'être des faux car ils ont été récupérés et signés postérieurement du nom de Terrus et non par Terrus lui-même.
Le préjudice est estimé à près de 160.000 euros pour le musée municipal qui a acheté ces oeuvres entre 1990 et 2010. La mairie d'Elne vient de porter plainte contre X.
A la justice donc de déterminer qui a commandé, exécuté et/ou vendu ces faux tableaux.
L'affaire Terrus d'Elne n'est pas unique car d'autres artistes catalans seraient touchés comme comme Pierre Brune, Balbino Giner ou Augustin Hanicote. Des faux se baladent en effet chez des marchands d'art des Pyrénées-Orientales. Car il est plus facile de contrefaire et vendre des peintres régionaux que des grands maîtres.
Après la justice, ce sera à la profession de faire le ménage dans ses rangs.