Modéliser les phénomènes d’intrusion et de submersion marine sur le cordon lagunaire de la Marana. C’est le défi que se sont lancé les étudiants du Master sciences de l’eau et environnement de l’Université de Corse dans le cadre de la Fête de la science.
Des maisons, emportées par la mer, qui flottent dans l’étang de Biguglia. Ce n’est qu’une expérience, mais voilà ce qui pourrait arriver aux habitations construites sur le cordon lagunaire de la Marana en cas de submersion marine et d’inondation selon les étudiants du Master sciences de l’eau et environnement de l’Université de Corse.
Avec leur professeur, Christophe Mori, ils ont créé une maquette du cordon lagunaire et de l’étang de Biguglia, qu’ils ont présentée lors de la Fête de la science à Corte ce jeudi.
Grâce à cette modélisation, ils ont illustré deux phénomènes : l’intrusion et la submersion marines.
L’intrusion marine, c'est quoi ?
L’intrusion marine, c’est lorsque le sel se propage de la mer vers les nappes d’eau douce en passant sous terre. Dans la simulation proposée par les étudiants, on voit l’étang, à droite de l’image, se colorer progressivement en bleu. Ces intrusions marines ont un impact sur les forages littoraux et rendent l’eau impropre à la consommation ou à l’irrigation.En Corse, elles touchent notamment les cordons lagunaires de la Marana, Calvi ou encore Bastellicaccia. Elles ont d’ailleurs été cartographiées par le Comité de bassins dans le SDAGE de Corse.
La submersion marine et les inondations
La maquette permet aussi d’observer les conséquences que pourrait avoir la montée des eaux sur le cordon lagunaire lors d’épisodes climatiques alliant vent d’Est et pluies diluviennes. Pris en tenaille entre une submersion marine et une crue des cours d’eau comme le Bevinco, l’étang de Biguglia serait alors envahi par les eaux.Dans ce scenario, les maisons construites entre la mer et l’étang seraient emportées, quant aux constructions situées à l’ouest de l’étang, elles seraient inondées. Une situation qu’il faut prendre au sérieux selon Christophe Mori, responsable du Master, car "il pourrait s’agir de la zone industrielle, comme de l’aéroport".