Corte : une marche blanche après le meurtre de Barthélemy Casanova

Une marche blanche était organisée samedi 8 février en hommage à Barthélemy Casanova, tué fin janvier dans une boîte de nuit de la ville. Sa mère a annoncé lors d'une conférence de presse quelques jours plus tôt avoir porté plainte contre deux personnes.

La mort de Barthélemy Casanova, tué d'une balle dans la nuque dans la nuit du 27 au 28 janvier dernier, dans un établissement de nuit de la ville, a suscité une vague d'émotion à Corte. 
Et dans toute la Corse. 
 

Les langues se délient

Dans une île où l'on a coutume de dire que tout se sait et rien ne se dit, les témoignages n'ont pas manqué, comme le révèle Jean-Claude Acquaviva, qui a pris la parole pour le collectif A Maffia Nò, a vita Iè lors d'une conférence de presse dimanche 2 février :

"De nombreux témoins se sont présentés spontanément à la gendarmerie. Nous invitons touts ceux qui ne l'ont pas encore fait à suivre leur exemple citoyen. (...) Il ressort qu'il y a des témoignages accablants, au point que la mère de Barthélemy, Mme Sindali, n'a pas porté plainte contre X à la gendarmerie, mais contre deux personnes identifiées."

Selon le collectif, "la mobilisation citoyenne pour marginaliser culturellement de tels actes barbares est la plus efficace des réponses".

Il semblerait, à en croire A Maffia nò, a vita Iè, que "la victime et ses bourreaux ne se connaissaient pas, et qu'il n'y a pas eu de bagarre".

 
 

Une violence aveugle

Au centre de la conférence de presse, Michaela Sindali, la mère de Barthélemy Casanova.
Son intervention est brève, et chargée d'émotion. 
Elle remercie "les jeunes qui, spontanément, se sont présentés à la gendarmerie pour dire ce qui c'était passé. Pour Barthélemy, bien sûr, et pour eux aussi, parce qu'ils veulent continuer à vivre leur jeunesse. Il est tout à fait normal que, si l'on veut fêter un anniversaire, on puisse le faire dans le calme et la paix".

En quelques mots, elle résume le coeur du problème dont, depuis quelques mois, la société civile insulaire a voulu s'emparer. 
La violence, qui gangrène la Corse, et qui peut exploser. A tout moment. Et pour n'importe quelle raison.
Jusqu'aux plus futiles. 

Pour Jean-claude Acquaviva, "la société corse ne pourra redresser la barre, être apaisée que quand on sortira de cette situation dans laquelle il y a beaucoup, beaucoup d'impunité, c'est ce qui pose problème".

 
 

Une marche blanche, l'occasion, une nouvelle fois, de dire Non

C'est aussi pour protester contre cet état de fait accablant que se tient une marche blanche, samedi 8 février à 15 heures au départ de l'hôtel Sampiero Corso, un établissement tenu par la famille de la victime. 
Le collectif en appelle à "toutes les forces politiques, syndicales, associatives, universitaires, à chaque citoyen". 

 C'est ici que se donneront rendez-vous les participants de la marche blanche. 

Une marche blanche était organisée samedi 8 février en hommage à Barthélémy Casanova, tué fin janvier dans une boîte de nuit de la ville. Sa mère a porté plainte contre deux personnes.
Le cortège, mené par des enfants des écoles de la ville a remonté le Cours Paoli en direction de la mairie. Les commerces ont baissé leurs rideaux le temps de la marche.

Au deuxième rang, la mère du défunt et des membres du Collectif A Maffia Nò, a vita Iè affichent une bannière où il est écrit "Pè a vita".

Dans le cortège, des responsables politiques sont présents, notamment Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, Jean-Félix Acquaviva, député de la 2e circonscription de Haute-Corse, ou Pierre Savelli, le maire de Bastia. Certain membres du Conseil exécutif sont également présents, comme Xavier Luciani.

 Le rassemblement s'est déroulé en silence, sans prise de parole publique.

Le collectif Maffià Nò, a vita iè a été créé en septembre dernier, après l'assassinat de Massimu Susini à Cargese. 
 
 
 
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