Les collectifs de défense des "prisonniers politiques" s'unissent pour "faire plier l'Etat français"

Un événement symbolique "dans l'histoire de la défense des prisonniers politiques corses" : les organisations "anti-répressives" corses ont présenté ce mercredi Unità Strategica, entente visant à faire peser leurs revendications de libération des prisonniers dits politiques insulaires.

S'unir pour mieux "faire plier l'Etat français". Ils sont autour d'une centaine de personnes à s'être déplacés pour assister à la conférence de presse de lancement d'Unità Strategica, mouvement de rassemblement des collectifs pour la libération des "prisonniers politiques" : Aiutu Paisanu, l'Ora di u Ritornu, Patriotti, Sulidarità, et le Comité de soutien à Yvan Colonna. Un événement tenu devant les portes de la sous-préfecture de Corte, ce mercredi 20 octobre.

Jean-Philippe Antolini, porte-parole du collectif Pattrioti et représentant de cette nouvelle unité ne mâche pas ses mots : le jour est "historique pour la défense des prisonniers corses". "Ce n'était plus arrivé depuis 20 ans", se félicite-t-il. "Et tous ensemble, nous allons nous battre pour obtenir nos revendications."

À savoir, en premier lieu, la libération immédiate de tous les prisonniers dits politiques "qui restent incarcérés dans les prisons françaises" : Pierre Alessandri, Alain Ferrandi et Yvan Colonna, tous accessibles à la libération conditionnelle mais dont les demandes de rapprochement àa la prison de Borgo sont toujours refusées [Jean Christophe Albertini, Cédric Courbey, Antoine Pes et Franck Paoli, également considérés par les collectifs comme "prisonniers politiques" sont eux incarcérés à Borgo, ndlr].

Le mouvement réclame également l'arrêt des poursuites "contre les militants qui refusent de signer l'infameux Fijait [Fichier des auteurs d'infractions terroristes, ndlr]" et ceux condamnés à payer des amendes, pour lesquelles le mouvement demande "la suppression immédiate".

"Jusqu'à aujourd'hui nous avons eu portes fermées à tous les niveaux, regrette Thierry Casolasco, Président de l'Associu Sulidarità. Toutes les demandes qui ont été faites par les prisonniers politiques ont été refusées, malgré la mobilisation qu'il y a eu au cours des dernières années, et ce n'est pas normal."

Avec cette unité - et non pas union, insistent plusieurs représentants, alors que des dissensions persistent entre les divers mouvements -, les collectifs espèrent obtenir le plus large soutien de la population et des élus insulaires. Et pourquoi pas entraîner dans leur sillage au-delà du camp nationaliste, déjà très majoritairement acquis à leur cause, appuie Jean-Philippe Antolini.

À l'approche des élections législatives, le militant d'Unità Strategica formule le souhait que "l'ensemble des candidats soient favorables à nos demandes. Nous ne manquerons pas de leur poser la question."

"Les jeunes ont aussi leur place dans cette lutte"

La conférence de presse aura aussi été l'occasion de mettre en avant la jeunesse, par le biais du président du syndicat étudiant Ghjuventù Paolina, Armand Occhiolini, invité "au dernier moment" - selon les dires de ce dernier - à lire le texte d'ouverture au micro. Un choix "qui a du sens" pour le jeune homme, et qui permet d'afficher "que les jeunes ont aussi leur place dans cette lutte, au côté des figures déjà bien connues."

"C'est une entente pour laquelle nous voulons apporter notre soutien, et qu'on espère voir durer longtemps."

Ce mercredi matin, Armand Occhiolini s'est attaché à parler "au nom des jeunes" plutôt qu'en celui de son syndicat. Et en ce qui concerne leur participation à de futures actions, l'étudiant et ses camarades préfèrent garder pour l'heure une certaine prudence : "Tout dépendra de ce que nous déciderons entre nous. Je pense que naturellement nous participerons, mais il faudra voir si cela sera en notre personne, ou sous l'étiquette Ghjuventù Paolina."

Session extraodinaire à l'Assemblée

Vendredi 22 octobre, une session extraordinaire consacrée à la question des prisonniers dits politiques est annoncée à l'Assemblée de Corse.

"Nous attendons que l'ensemble des élus de la Corse nous suivent et portent nos revendications au plus haut niveau afin de les réaliser", résume Jean-Philippe Antonoli. L'attentisme, conclut un militant, n'a que trop duré.

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