Malgré la flambée des contaminations, le gouvernement a décidé de maintenir les cours et les examens en présentiel. Nous nous sommes rendus à Corte pour prendre le pouls des campus.
Hier, c'était la rentrée, et pas uniquement dans les petites classes, les lycées et les collèges, qui monopolisent l'attention depuis plusieurs jours. Les étudiantes et les étudiants sont également retournés en cours. Et les enjeux, dans l'enseignement supérieur, sont d'une autre nature. Ce lundi 3 janvier, c'est également le début des partiels, ou du rattrapage. Quelques jours d'examen où les étudiantes et les étudiants vont jouer une partie de leur année universitaire.
Le 29 décembre, Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur, faisait savoir qu'ils se dérouleraient en présentiel, malgré l'explosion des cas positifs dans tout le pays....
21 cas positifs
Hier, à Corte, l'université a donc reçu ses étudiants. Comme d'habitude, ou presque."On avait prévu d'organiser cette session d'examen début janvier, et le calendrier des examens est maintenu, malgré le contexte sanitaire. Mais on a pris soin d'évaluer la situation, et de réfléchir aux conditions de fonctionnement", argumente Dominique Federici, le président de l'université.
Les conditions de fonctionnement, c'est une application stricte des mesures sanitaires, masques, gel et distanciation sociale.
Certains ne cachent pas leur désapprobation. Carole, qui débute ce matin ses examens sur le campus de droit, s'inquiète. "Les vacances de fin d'année, ça a été la panique, les étudiants sont sorti, ont fait la fête, avec Omicron, qui touche tout le monde. Et là, avec la rentrée, plus personne n'est positif ?" Les derniers chiffres de l'ARS de Corse ne lui donnent pas tort. Elles témoignent d'une flmabée du taux d'incidence parmi les plus jeunes.
On souhaite avoir l'année universitaire la plus normale possible
Du côté de la fac, on assure être vigilants. "Les chiffres remontent au fur et à mesure, et pour l'heure on n'a que quelques cas déclarés [21 étudiants positifs, et 4 enseignants - NDLR]. Mais s'il y a une flambée, on s'adaptera pour assurer la sécurité des étudiants. On veut rester en présentiel tant que c'est envisageable. On souhaite avoir l'année universitaire la plus normale possible, et passer cette vague sans trop de difficultés".
Pour les étudiants qui ne pourront passer leurs examens pour cause de Covid, "une session de substitution sera proposé dans les deux mois qui viennent".
En présentiel, tant que possible
Chez les étudiants, Carole n'est pas vraiment majoritaire. Beaucoup espèrent éviter un retour en distanciel, comme nous le confirme Pierre, étudiant en histoire. "Les cours en distanciel, c'est mieux que rien, mais à long terme, ça ne peut pas remplacer les cours en présentiel. On l'a vu l'année dernière, où on est resté chez nous d'octobre à avril..." Même sentiment du côté de Stella, qui, comme beaucoup en fac de lettres, est là pour les examens que l'on appelle "les secondes chances". C'est le rattrapage, pour celles et ceux qui n'ont pas eu la moyenne en fin d'année dernière.
On est capables de prendre nos responsabilités.
Mais Stella, elle, n'a pas une seconde chance pour ça. L'étudiante en sciences de l'éducation était cas positif il y a quelques semaines, et n'a pu passer ses examens. Elle ne veut pas d'un retour en distanciel. "Désormais, à la fac, c'est encadré, on peut se protéger, on s'est déjà suffisamment cloisonné chez nous. On est capables de prendre nos responsabilités, et de venir à la fac, quoi qu'il arrive".
Pour ou contre le distanciel, les avis sont plutôt tranchés, mais tout le monde a conscience, désormais, que c'est l'évolution de la pandémie, et celle des courbes, qui auront le dernier mot...