L'homme gravitant dans l'entourage d'Abdel-Malik Petitjean, un des deux tueurs du père Jacques Hamel assassiné dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray en 2016, est toujours en garde à vue dans les locaux du commissariat de Bastia (Haute-Corse).
Le bruit des claviers d’ordinateurs actionnés par les policiers de la sous-direction antiterroriste retentit depuis lundi dans les couloirs du commissariat de Bastia.
Les enquêteurs entendent toujours un homme d’origine franco-marocaine interpellé en douceur lundi, sur le parking d’un commerce de Prunelli di Fiumorbu.
Cet électricien de 31 ans, doit s’expliquer sur ses liens supposés avec Abdel-Malik Petit-Jean, l’un des deux auteurs de l’assassinat du père Hamel, le 26 Juillet 2016 en Seine-Maritime.
En déroulant la pelote de l’enquête, le magistrat instructeur a exhumé un trajet en covoiturage via un site en ligne effectué par Abdel-Malik Petit-Jean quelques jours avant l’assassinat du prêtre. Trajet qui aurait été payé par le gardé à vue.
Suivi par le groupe d’évaluation de la radicalisation
Cette proximité avec l’un des deux terroristes présumés, fait-elle de lui le troisième maillon du commando de l’état Islamique en Seine-Maritime ? Quel est son rôle exact dans la préparation de l’attentat ?Depuis lundi, les questions des policiers noircissent des dizaines de pages de procès-verbaux, qui s’ajoutent aux écoutes téléphoniques et aux analyses du matériel informatique saisi chez le suspect.
Les policiers tentent également de reconstituer le puzzle des nombreux déplacements effectués par le gardé à vue, dans le Nord de la France d’où est originaire son épouse.
En Plaine orientale, l’arrestation de cet ancien champion de Corse de kick boxing est une surprise, l’homme est décrit comme modéré, discret et bien intégré.
Une vision qui tranche singulièrement avec celle des autorités. Suivi par le groupe d’évaluation départemental de la radicalisation il est présenté en effet comme pratiquant un islam rigoriste.
Analyses de matériel informatique
Depuis Lundi, la police scientifique tente également de faire parler son ordinateur en épluchant le disque dur de la machine et en reconstituant l’itinéraire de ses connexions internet. Un travail destiné à dénicher les signes d’une radicalisation jusque dans les moindres recoins de sa vie.Jeudi midi, après 72 heures de garde à vue il a reçu la visite de son avocat, comme le prévoit la loi antiterroriste. Son audition s’achèvera vendredi à 12h00. Le magistrat décidera alors des suites à donner en fonction des déclarations du suspect devant les policiers, et des éléments techniques et scientifiques adossés à la procédure.
Remise en liberté sans aucune charge ? Ou aller simple pour Paris avec à la clé une mise en examen ?