L’association Mare Vivu se bat pour la sauvegarde du milieu marin en Méditerranée. Pour cela, elle passe par la science participative et la pédagogie. Son plan, CorSeaCare, vient d’être retenu par le ministère de la Transition écologique dans le cadre d’un appel à projet national.
Pierre-Ange Guidicelli a 25 ans. Il vit à Pino, dans le Cap-Corse. Il a une passion : la mer. « J’ai toujours plongé. Et à mon échelle de temps, j’ai vu l’évolution des pollutions en Méditerranée », se désole-t-il.
Alors il y a deux ans, il monte l’association Mare Vivu. Son but, se battre pour la sauvegarde de l’environnement marin en Méditerranée. Cette mer, qui ne représente que 1% de la surface totale des océans, accueille pourtant 15% de la biodiversité connue. « Actuellement, 50% de ses espèces sont en voie de disparition. Ça touche les cétacés, les requins, ou encore les crustacés », alerte Pierre-Ange Guidicelli.
Protecteurs du milieu marin
Avec les membres de l’association, tous étudiants, ils lancent le projet CorSeaCare aux visées scientifiques et pédagogiques. « On collecte des données pour des chercheurs, des instituts ou des universités sur les déchets plastiques ou encore les méduses. Nos résultats permettent de mettre en place des mesures de préservation », précise Pierre-Ange Guidicelli. Un travail complété par la sensibilisation des scolaires grâce à des ateliers de biodiversité ou de nettoyage de plage.
Cette mission vient d’être retenue par le ministère de la Transition écologique dans le cadre d’un appel à projet national. Mare Vivu y est en compétition avec 418 autres associations. Elle se classe déjà parmi les premiers, mais espère que les votes citoyens, ouverts jusqu'au 11 mai, seront encore nombreux.
À la clef une aide financière de 44 000 euros. Ce qui permettrait à la structure de se développer. « On envisage des rapprochements avec l’université de Corse, d’embaucher des stagiaires, d’acheter du nouveau matériel scientifique. Et puis surtout former les futurs protecteurs du milieu marin », explique Pierre-Ange Guidicelli.
Car il y a « urgence », continue-t-il. Le patrimoine d’exception de la Méditerranée meurt. En cause notamment : les déchets plastiques. « Dans le canal de Corse, la densité de plastique est de 350 milliards de microplastique. C’est la mer la plus polluée au monde », alerte le jeune homme.
Les équipes de Mare Vivu ont aussi fait des découvertes accablantes. « Pendant deux missions sur l’eau et on est tombé sur des zones… C’était de la véritable soupe de microplastique », indique Pierre-Ange Guidicelli. Alors, déterminée, l’association continue ses actions. Pour qu’enfin une prise de conscience se produise.