D’après la carte du Réseau National de Surveillance Aérobiologique, la Corse est actuellement en vigilance rouge concernant le risque d’allergie aux pollens. Si la circulation de ces particules est habituelle sur l’île à cette période selon les spécialistes, certains gestes permettent de limiter les risques d’allergies.
Un "cocktail des pollens de chênes, pariétaires et graminées". Voilà ce qui, d'après le Réseau National de Surveillance Aérobiologique, accentue en ce moment le risque d'allergie sur l'île. Mais la situation est plutôt habituelle pour la saison affirme Jean-Luc Savelli, directeur de l’association de la surveillance de la qualité de l’air Qualitair Corse. Selon lui sur le territoire, "une vingtaine de pollens allergisants" circulent… Presque tout le temps. "La particularité qu’on a en Corse sur les pollens allergisants, c’est qu’on en a sur une période assez longue dans l’année, presque 10 mois", développe le spécialiste. "On n’a pas la même information partout au même endroit. On peut avoir des pollens émis par le chêne en Corse-du-Sud, et en Haute-Corse ou plaine orientale, c’est peut-être 15 jours après."
Les bons gestes à avoir lorsqu'on est allergique
C’est au printemps que ces éléments de fécondation des végétaux circulent le plus. Et qu’ils sont donc davantage susceptibles de gâcher la vie des personnes qui y sont allergiques. D’après Qualitair Corse, la clef pour ne pas trop en souffrir réside notamment dans "l’anticipation des périodes de pollinisation". "Plus un épisode allergique est pris tôt, plus le traitement pour y remédier sera léger et efficace", peut-on lire sur le site internet de l'association. Jean-Luc Savelli invite donc les personnes sensibles à ces particules à "aller voir un allergologue qui puisse identifier à quel pollen on est allergique", afin de "d’orienter le traitement"."Des actions de désensibilisation peuvent être réalisées", précise également le directeur.
Autres recommandations : "se rincer les cheveux le soir" afin de retirer les pollens qui s’y déposent. Mais également aérer les pièces "avant le lever et après le coucher du soleil", éviter de faire sécher le linge dehors, et les activités qui entraînent une superposition aux pollens. "Privilégiez la fin de journée et le port de lunettes de protection et de masque", indique également Qualitair Corse. Toutefois, d'après le Réseau National de Surveillance Aérobiologique, seules "les averses orageuses pourront apporter un répit temporaire aux allergiques."
À l’avenir, la circulation des pollens pourrait s’intensifier. "On pense qu’avec le changement climatique et l’augmentation de la chaleur, on risque d’avoir des périodes plus longues de présence des pollens, ou alors des décalages dans le temps, ce qui est compliqué pour les personnes qui sont allergiques à un seul type de pollen, déclare Jean-Luc Salvini. Elles ne vont pas savoir à quelle période de l’année elles vont être touchées."
De nouveaux outils pour mieux prévoir la circulation des pollens
Pour aider à l’information et à l'anticipation, Qualitair Corse travaille sur un outil prénommé Pollin’air. "On va demander à des sentinelles de bien vouloir faire des observations pour nous dans la nature, et de pouvoir nous avertir dès qu’on voit que les pollens arrivent sur les plantes." Le site internet indiquera en temps réel l’arrivée des pollens.
Cette année, Qualitair Corse veut aussi davantage "travailler avec des données satellite, mélanger l’ensemble des outils de mesure et d’observation". Le but : améliorer encore la prévision. "On va y travailler en 2023, affirme Jean-Luc Savini. Peut-être que d’ici 2024, on pourra sortir des éléments un peu plus concrets au niveau de la prévision des pollens."
