Le tribunal administratif de Bastia a suspendu mardi 13 septembre l'arrêté dit "anti-burkini" de Ghisonaccia (Haute-Corse) que le maire Francis Guidici avait maintenu malgré une décision du Conseil d'Etat jugeant ce type de décisions attentatoire aux libertés.
"Contrairement à la situation de la commune de Sisco qui a fait l’objet d’une ordonnance du 6 septembre, le dossier n’a pas fait apparaitre de risques avérés d’atteinte à l’ordre public sur les plages de Ghisonaccia en cas de présence d’une personne portant une tenue de type +burkini+", explique le tribunal administratif dans un communiqué.
"Le juge des référés a fait application des principes dégagés par le Conseil d’Etat dans sa décision du 26 août 2016 et dont il ressort que les mesures de police que le maire d’une commune du littoral édicte en vue de réglementer l’accès à la plage et la pratique de la baignade doivent être adaptées, nécessaires et proportionnées au regard des seules nécessités de l’ordre public", poursuit le tribunal, qui rejette ainsi la requête du maire de Ghisonaccia.
La Ligue des Droits de l’Homme avait saisi le Tribunal administratif de Bastia après l’arrêté pris le 18 août par Francis Guidici interdisant jusqu’au 18 octobre "l’accès aux plages et la baignade à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité ainsi que le port de vêtements pendant la baignade ayant une connotation contraire à ces principes".