En 2016, la Corse enregistrait plus de 4 millions de nuitées en camping. Mais chaque année, ces établissements redoublent d’innovation et d'organisation pour répondre aux exigences toujours plus fortes des campeurs. Illustration dans un camping de Ghisonaccia.
"On n'imagine pas faire des vacances sans rien faire"
Dans ce camping de Ghisonaccia une color run est au programme. Pour cette course, pas de vainqueur ni de médaille, mais un objectif pour les vacanciers : se faire asperger de peinture. "On n'imagine pas faire des vacances sans rien faire. Si on est dans une villa ou dans un hôtel on n'a pas tout ça et on doit se débrouiller nous-mêmes pour les activités. Ici, les activités sont à la carte c'est sympa", explique un campeur belge.
Si pour certains vacanciers le camping est un moyen de se déconnecter du train-train quotidien, ces vacances ont un prix. En haute saison il faut compter 200 euros par nuit pour un mobil-home. Pour quatre personnes et un séjour d'une semaine, cette famille bruxelloise a prévu un budget de
3 000 euros.
Ne pas confondre travail et amusement
Pour assurer tout l'été, les gérants de camping peuvent compter sur leurs saisonniers. Solène est l'une d'entre eux. Ce jour-là la jeune femme doit passer une centaine de mobil-homes en revue afin de s'assurer qu'ils sont prêts à recevoir de nouveaux arrivants.
Au bar, Raphaël et son équipe s'active pour préparer la prochaine soirée. Au fil des saisons, il est devenu une figure incontournable du camping.
Chaque année il voit débarquer de nouveaux saisonniers qui découvrent un monde à part et excitant. "Les pièges sont faciles, à 18 ans on a envie de faire la fête, on a envie de sortir. C’est normal, ici c’est un bel endroit on peut rencontrer des gens. Le meilleur conseil c’est de faire attention à ne pas tout mélanger, il y a le travail et l’amusement", estime Raphaël.
Un restaurant à la place des mythiques barbecues
À 8 heures du matin, quelques campeurs arrivent à la plage avant les chaleurs de la mi-journée. Si sur le terrasse du restaurant le réveil est difficile pour certains saisonniers, en cuisine c’est déjà l’ébullition. Ils sont quatre à préparer le service du midi, et ici pas de droit à l’erreur.
Les saisonniers s’apprêtent à servir entre 300 et 400 personnes dans la journée, donc mieux être professionnel. "C’est intense, il faut avoir des bonnes jambes. Il faut être prêt physiquement et psychologiquement. Entre le 14 juillet et le 15 août ça ne s’arrête pas, c’est le feu. Mais c’est ce que j’aime et c’est pour ça que je fais ce métier", précise une serveuse.
Regards d’enfants
Dans des loges improvisées à l’arrière de la scène c’est l’heure des dernières retouches. À la tombée du jour, 80 enfants vont jouer devant près de 500 personnes. Les jeunes campeurs sont encadrés par des danseurs professionnels et ont répétés pendant quatre jours sans relâche.
En plus des spectacles, le camping propose de nombreuses activités. Pour y participer il faut se rendre dans un lieu incontournable pour les vacanciers : le mini club. Cet après-midi une course par équipe pour dénicher des objets est organisée. Et malgré les 40 degrés à l’ombre, pas question de s’économiser, il faut gagner.
Une sacrée organisation
Dans l’épicerie du camping, le coin le plus fréquenté est celui de la boulangerie. Le pain et les viennoiseries sont faits sur place, Naïm a commencé à 4 heures du matin. Le camp de vacances cherche à proposer le maximum de choses sur place. Les livraisons se multiplient pour alimenter les rayons de l’épicerie et les cuisines du restaurant.
Ici, sur 10 hectares près de 400 emplacements sont réservés aux campeurs. Au total la structure peut accueillir plus de 1 500 personnes. Et pour tout gérer il faut une sacrée organisation. Amara est le doyen du camping, en 35 ans de carrière il a vu changer les habitudes et les attentes des clients. "Avant c’était plus simple. Maintenant on veut du luxe et on va vers le luxe, on veut du confort. Avant c’était un camping, maintenant c’est plus que ça", explique-t-il.
Cette année le camping fête ses 41 ans et emploie une centaine de personnes. Il génère plusieurs millions de chiffre d’affaires par an.