Un rassemblement en soutien au jeune homme agressé par six mineurs le 17 mars dernier s'est déroulé ce samedi près de la résidence des Pléiades à Bastia. L’appel a été lancé par le mouvement politique Forza Nova. Plus de 70 personnes ont répondu présentes.
Filippo de Carlo annonce directement la couleur : "Si nous sommes ici aujourd’hui, c’est pour faire bloc face à cette "banlieurisation" des esprits, dire qu’on en a marre de ces dérives, et qu’on ne laissera pas la mauvaise herbe ainsi se gangréner."
Ce samedi 27 mars, un peu plus de 70 personnes se sont réunies aux abords de la résidence des Pléiades, quartier Montesoro, à Bastia. Un rassemblement à l’appel du mouvement politique Forza Nova - présidé par Filippo de Carlo - visant à soutenir le jeune homme passé à tabac par six autres mineurs, une semaine plus tôt.
Pour l’heure, environ 70 personnes sont présentes. “Ce qui s’est passé est le résultat d’une mauvaise politique de l’Etat qui fait depuis plusieurs années venir en Corse les moeurs et les maux du continent”, assène Filippo de Carlo, à la tête du parti Forza Nova. pic.twitter.com/Q981Q7jJOr
— France 3 Corse (@FTViaStella) March 27, 2021
Depuis quelques jours, la vidéo du lynchage de la victime, âgée de 18 ans, provoque une vive émotion au sein de la population insulaire. L’extrait, obtenu à partir d’images de vidéo-surveillance et diffusé sur les réseaux sociaux par Forza Nova, a même été partagé par plusieurs milliers de personnes.
"On ne peut pas laisser un de nos frères, une de nos sœurs, se faire agresser de la sorte", martèle Filippo de Carlo. "Ce qui est arrivé est le résultat d’une mauvaise politique de l’Etat, qui, depuis plusieurs années, fait venir en Corse les maux et les mœurs du continent. Nous ne sommes pas dans le 93 !"
Absence des représentants d'autres mouvements politiques
Dans la foule, une majorité de militants du parti à tendance extrême droite, mais également des résidents des Pléiades. Comme cette femme, à la tête d’une association de quartier, qui l’assure : "C’était important pour moi de venir, parce que ce qui s’est passé m’a et nous a tous touché dans la cité. Nous sommes sous le choc."
"On a des gens de tous les quartiers et de toutes les opinions", s’est satisfait Filippo de Carlo. Un seul regret : l’absence de représentants des autres mouvements politiques insulaires, pourtant invités par le président du parti à se joindre à la mobilisation. "Je les ai contactés, sans réponse pour la majorité. Aujourd’hui, nous avons besoin d’une réponse unanime et forte. Nos adversaires auraient dû venir et condamner cet acte inacceptable, au–delà de tout parti politique. Ils ne l’ont pas fait. La ligue des droits de l’Homme n’a rien dit non plus. On s’en souviendra."
D’abord réunie en face de la gendarmerie de quartier, la foule s’est symboliquement déplacée sur les lieux de l’agression, à côté du city square.
Rassemblement sans accroc
Une courte marche qui s’est déroulée dans le calme, quand certains redoutaient des débordements. À la grande frustration de Filippo de Carlo. "On nous a catalogués d’avance comme un rassemblement raciste. Ce n'est pas le cas. J’appelle ces gens à lire notre communiqué, où nous ne faisons aucune communication sur l’origine des agresseurs comme de la victime. Ce que nous visons, c’est un comportement odieux, voilà tout".
Forza Nova prévient : "On est venus aujourd’hui, et on reviendra s’il le faut et dans toutes les villes de Corse. Il n’est plus question de se laisser faire."
Pour l'heure, les dirigeants du mouvement politique s'apprêtent à être auditionnés par le parquet de Bastia, après l'ouverture d'une enquête pour "divulgation d'images de vidéoprotection à une personne non habilitée". Des images que Forza Nova assure ne pas avoir obtenu de l'office HLM.