Depuis le 6 février, et jusqu'au 7 mars, les voyageurs du Continent à destination de la Corse doivent présenter un test PCR, les tests antigéniques n'étant plus acceptés. Nous avons pris le vol de 17h05 au départ de Paris-Orly vers Bastia, dimanche 7 février. Nous avons été contrôlés à 4 reprises.
Il est 15h30, et l’enregistrement aux bornes en libre-service effectué, les voyageurs les plus ponctuels se rendent aux comptoirs dépose-bagage.
Avant même de pouvoir rejoindre la queue, le personnel Air France prévient : a-t-on bien pensé à faire un test PCR dans les dernières 72h ? Dispose-t-on d’une preuve de ce dernier ? A-t-on pensé à remplir l’attestation sur l’honneur de l’Agence régionale de santé ?
Si la réponse est oui à toutes ces questions, les passagers continuent jusqu’aux comptoirs. Une fois arrivés au dépose-bagage, les documents en question, en plus du billet et de la pièce d’identité, sont demandés et scrupuleusement examinés par un agent.
Nom, prénom, date du dépistage, résultat de ce dernier, et signature de l’attestation : au total, le contrôle demande bien deux bonnes minutes par passager.
Deux minutes multipliées par le nombre de voyageurs pour toutes les destinations soumises à des contrôles, "ça nous demande pas mal de temps en plus des vérifications de base, ce qui peut ralentir un peu le rythme", admet un personnel Air France. Et si "un passager n’est pas en règle, ça peut bloquer".
Justement, sur un des comptoirs, un couple en direction des Outre-mer est en vive discussion avec l’agent qui s’occupe de leurs bagages.
Le jeune homme et la jeune femme ont bien effectué leurs tests PCR. Mais depuis le dimanche 31 janvier, les déplacements dans les Outre-mer sont autorisés uniquement sur motif impérieux personnel ou familial, de santé ou professionnel. Les voyageurs souhaitant se rendre sur ce territoire doivent donc présenter un document justifiant de ce déplacement.
Problème, les raisons invoquées par le couple sont jugées insuffisantes. Deux hôtesses aux sols se relaient auprès des deux jeunes gens, puis proposent de contacter la police d’aéroport pour trancher la situation.
Pour la Corse, la question ne se pose pas : une fois le test PCR et l’attestation ARS présentés, les passagers à destination de l’île de beauté sont simplement invités à se rendre à leur porte d’embarquement. Aucun justificatif de déplacement ne sera demandé à aucun moment du trajet.
Masque chirurgical et second contrôle
16h30, l’embarquement débute par les passagers des derniers rangs. Ceux portant encore un masque en tissu sont invités à l’échanger pour un masque chirurgical.
Les uns après les autres, les voyageurs présentent billet et pièce d’identité au personnel au sol, puis leur test de dépistage. Une passagère sort son attestation ARS : "Ça, pas besoin. Je veux juste vérifier que vous êtes négative", tranche un personnel, visiblement pressé. Cette fois-ci, les contrôles sont plus expéditifs : un peu moins de 30 secondes par personne.
Quelques mètres plus loin, sur la passerelle qui mène à l’avion, un autre personnel navigant vérifie à nouveau les tests PCR de quelques personnes. Après quoi les passagers peuvent finalement rejoindre le siège qui leur a été attribué.
17h20, le vol décolle enfin, vingt minutes après l’horaire annoncé. Assis en bout d’avion, un passager, la quarantaine, s’impatiente un peu. "J’espère que ça ne va pas trop traîner, j’ai le match Marseille-PSG qui m’attend", souffle-t-il à sa compagne, assise à sa droite. "Avec leurs histoires de contrôles à l’arrivée et sur la route, à force, je vais finir par le manquer."
Respect approximatif de la distanciation physique
Bonne nouvelle pour l’amateur de football et pour les autres : le retard est rattrapé, et l'avion arrive à 18h40, soit l’heure prévue. Au micro, une hôtesse invite les passagers à attendre que les rangs précédents se libèrent avant de pouvoir se lever.
Une façon de faire appliquer autant que possible les gestes barrières "même si dans un espace clos et restreint comme un avion, c’est forcément plus compliqué", glisse un personnel navigant.
Les gens ne font pas preuve de civisme, et je ne veux pas augmenter mes chances d’attraper la maladie.
Si la moitié des passagers joue le jeu et attend son tour, l’autre moitié se lève pour récupérer leurs bagages ou avancer dans les couloirs de l’appareil aussitôt celui-ci garé. Au grand regret de certaines hôtesses de l’air : "C’est comme ça pour presque tous les vols. Les gens font soit mine de ne pas avoir entendu parce qu’ils avaient leurs casques ou écouteurs, ou s’en moquent complètement."
Une attitude également déplorée par certains passagers. Assise côté fenêtre, son sac à main sur les genoux, une grand-mère a préféré céder sa place. "Je sortirai après tout le monde. Les gens ne font pas preuve de civisme, et je ne veux pas augmenter mes chances d’attraper la maladie."
Dernier contrôle éclair
18h50, une fois sortis de l’avion et avant de pouvoir récupérer leurs bagages, les voyageurs sont invités à se mettre en file indienne aux portiques d’arrivée. Une petite dizaine d’agents de police contrôlent, pour la troisième fois depuis le départ - voire même quatrième pour une partie des voyageurs - les tests PCR négatifs auprès des passagers. "Zut, je les ai fourrés tout au fond du sac", soupire cette maman, accompagnée de ses deux enfants, contrainte à vider l’intégralité de sa besace pour retrouver les précieux documents.
Une fois la date de dépistage et l’absence de contamination vérifiées, les voyageurs peuvent enfin quitter l'aéroport de Bastia-Poretta.
Il aura fallu en tout une dizaine de minutes aux agents pour contrôler l’ensemble des passagers à l'arrivée, soit dix secondes par personne, le contrôle le plus rapide sur l’ensemble des vérifications de tests PCR effectuées depuis le départ de l’aéroport Paris-Orly.