La police judiciaire s'interroge sur les mécanismes de gestion qui ont mené à la liquidation judiciaire du Sporting Club de Bastia.
Nouvelle avancée dans l'enquête sur la liquidation judiciaire du Sporting club de Bastia.
Selon nos confrères de l'Equipe, les enquêteurs de la division des affaires économiques et financières d'Ajaccio ont perquisitionné les locaux de la Fédération française de football et de la Ligue de football professionnel, à Paris, le 11 juin dernier.
Objectif pour les enquêteurs, comprendre ce qui a bien pu conduire à la faillite du SC Bastia, et tirer au clair le mécanisme de gestion du club par son ancien président, Pierre-Marie Geronimi.
La police judiciaire a de fait saisi un ensemble de documents relatifs au contrôle financier et aux décisions prises par la Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) sur la période 2011-2017.
Comptes et bilans erronés
Dans cette affaire, la justice s'interroge notamment sur les comptes et bilans présentés par les ex-dirigeants du club, à partir de 2011, au gendarme financier du football français. Pourquoi donc le SCB a-t-il été maintenu à de nombreuses reprises, n'en déplaise l'état inquiétant de ses comptes ?
Les comptes du club étaient-ils erronés ou falsifiés ? C'est l'hypothèse vers laquelle semble se pencher la justice.
Depuis le début de l'enquête, la DNCG se défend, expliquant ne pas avoir de fonction d'investigation, se contentant d'étudier les chiffres et bilans fournis par les clubs après certification par des commissaires aux comptes.
Les enquêteurs travaillent également à déterminer le rôle précis joué par les anciens actionnaires au sein du club. D'après L'Équipe, la police judiciaire aurait découvert que la plupart d'entre eux recevaient régulièrement des sommes importantes du club, de par leur position de "consultants".
Dettes colossales
En février, les hommes de la police judiciaire avaient placés en garde à vue Joseph Lorenzoni, l'ancien expert-comptable du SCB, et Antoine Vincenti, le commissaire aux comptes.
Le premier a été mis en examen pour "faux", "complicité de présentation de comptes annuels inexacts, "complicité de banqueroute" et "association de malfaiteurs".
Tarif plus allégé pour le second, mis en examen pour "non-révélation de faits délictueux" et "association de malfaiteurs". L'un comme l'autre contestent résolument les faits qui leur sont reprochés.
En janvier dernier, le montant des dettes laissées par le Sporting Club de Bastia ont été évaluées à 12,5 millions d'euros.