Grève à la station de gaz de l'Arinella : "on a préféré nommer quelqu'un du continent, qui mange le pain de ceux qui sont là"

La grève dure depuis six mois, pour dénoncer une inégalité de traitement concernant les indemnités d'astreinte. Sans résultat. Et la récente nomination d'un responsable de site venu du continent n'a rien arrangé à l'affaire.

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C'est une grève qui se fait sans bruit. Les 10.000 clients bastiais qui sont approvisionnés en gaz par la station de l'Arinella n'ont pas vu la différence. L'alimentation continue de se faire, malgré le mouvement syndical.

Leur mécontentement, les employés de la station la montrent à la direction par d'autres moyens, qui ne pénalisent pas les utilisateurs de gaz. Ils ont préféré suspendre, depuis octobre dernier, la maintenance du site. 

Une maintenance qui se faisait "bénévolement", selon les grévistes. 

"Injustice"

C'est tout le problème. Depuis 2008, une indemnité de 10 euros par jour d'astreinte a été instaurée en raison des contraintes liées à la maintenance des sites de stockage de Gaz Seveso, tels que celui de l'Arinella. Des contraintes auxquelles les gens qui y travaillent sont confrontées régulièrement : "on est appelés à intervenir même de nuit, avec des horaires qui sont complètement décalés, souvent dans des périodes dégradées, avec du vent, de la tempête. Et sur un site Seveso, ça crée encore plus de stress", raconte Bernard Mantei, élu CSE EDF Engie. 

Pour autant, explique-t-il, en Corse, les employés n'ont pas droit à l'indemnité. Ils dénoncent une inégalité de traitement, et demandent à la direction ne mettre fin à ce qu'ils qualifient d'"injustice"

Les agents de l'Arinella ont bénéficié d'augmentations de salaire supérieures à l'inflation

Engie

La direction d'Engie-Corse, de son côté, balaie cette accusation dans un communiqué, en estimant que "la revendication des six salariés de l'Arinella porte sur une prime de Site Industriel (PSI) qui ne s'applique pas au sein de leur entité. Elle existait dans d'autres filiales, mais a été profondément remaniée. Depuis une dizaine d'années, cette prime n'est plus attribuée à leurs nouveaux arrivants. Il n'y a donc pas d'inégalité de traitement"

De surcroît, rappelle Engie, "les agents de l'Arinella ont bénéficié d'augmentations de salaire supérieures à l'inflation"

Compétences

On le devine, cette explication ne satisfait guère les grévistes. D'autant que la récente nomination d'un responsable de site venu du continent a été vu, de leur côté, comme une provocation. "Aujourd'hui, la direction, au lieu de nommer le personnel compétent sur le poste, un personnel qui aurait les compétences métier, qui saurait gérer un site industriel, qui saurait prendre l'astreinte, qui connaîtrait l'installation, a préféré nommer quelqu'un du continent, qui mange le pain de ceux qui sont là, puisqu'il leur prend la place", estime Philippe Grandju, délégué syndical CFE-CGC. 

Les employés du site de l'Arinella se disent plus décidés que jamais à se faire entendre, et sont prêts à durcir le ton. 

 

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