Le 10 décembre 2021, le bar La mise au verre était incendié aux petites heures du matin. Le procès des trois personnes mises en examen dans cette affaire s'est tenu ce mardi 11 avril au tribunal judiciaire de Bastia. Le ministère public a requis des peines allant de cinq ans à 18 mois de prison ferme.
L'affaire remonte au 10 décembre 2021. Il est aux environs de 5h du matin, quand le service d'incendie et de secours de Haute-Corse est averti de l'incendie de La mise au verre, établissement musical prisé du Vieux-Port de Bastia. L'intervention rapide des sapeurs-pompiers permet d'empêcher la propagation des flammes aux quatre autres étages de l'immeuble où se situe le bar. Mais celui-ci est totalement détruit, et n'a depuis pas été reconstruit.
Ce mardi 11 avril, soit plus d'un an et demi après les faits, ce sont trois prévenus, trois hommes âgés de 19 à 35 ans, qui ont comparu devant le tribunal judiciaire de Bastia dans cette affaire. Tous trois ont été mis en examen le 15 septembre 2022 pour "destruction du bien d'autrui par moyen dangereux" et "association de malfaiteurs".
Jusqu'à cinq ans de prison requis
Pour la procureure, il y a dans ce dossier une histoire de racket, d'extorsion de fonds, une opération menée minutieusement. Des caméras de vidéosurveillance auraient ainsi fait état de repérages précédant le jour de l'incendie, et d'une voiture aux plaques d'immatriculation dissimulées. Le président du tribunal a rappelé le contexte dans lequel s'inscrit ce dossier au-dessus duquel plane l'ombre du grand banditisme.
Pour le plus jeune des prévenus, âgé de 19 ans et au casier judiciaire vierge, le ministère public a requis deux ans de prison, dont six mois assortis de sursis, ainsi qu'une obligation de travailler, d'indemniser la partie civile, et une interdiction de port d'arme.
Pour le deuxième, âgé de 22 ans et lui en état de récidive, la procureure a demandé trois ans de prison, dont six mois assortis de sursis, et les mêmes obligations.
Enfin, pour le dernier, âgé de 35 ans, déjà plusieurs fois condamné et présenté comme le commanditaire de l'opération, le ministère public a requis cinq ans de détention ferme.
La parole est désormais à la défense. Les plaidoiries des avocats sont en cours.