Après les "gilets jaunes", les blouses blanches : grandes "oubliées" du plan santé, les infirmières ont manifesté mardi partout en France pour dénoncer le "mépris" du gouvernement, accusé d'avoir cédé au "lobby" des médecins.
Une trentaine d'infirmières et infirmiers ont manifesté devant la préfecture de la Haute-Corse à Bastia pour dénoncer "une profession laissée pour compte", par le plan santé présenté en septembre par le président Emmanuel Macron.
Sous le slogan "Plan santé sans infirmiers : patiens en danger", ils étaient une quarantaine à manifester devant les grilles de la préfecture à Ajaccio.
Selon les syndicats, ce plan santé présente un catalogue de mesures "décidées autour des seuls médecins". Comme par exemple, la création de 4.000 postes d'"assistants médicaux", à mi-chemin entre la secrétaire et l'aide-soignante, selon le vice-président du Sniil, John Pinte.
"Pourquoi créer un nouveau métier au lieu de s'appuyer sur les quelque 660.000 infirmières existantes?"
"La seule préoccupation du gouvernement c'est la désertification médicale. Pourquoi ne pas donner aux infirmières certaines prérogatives" pour pallier le manque de médecins, suggère son homologue du FNI, Daniel Guillerm, citant par exemple la possibilité de prescrire des soins de réhydratation aux personnes âgées pendant les canicules.
Présentée comme une avancée par le gouvernement, la création d'un nouveau métier d'infirmier en pratique avancée, c'est-à-dire aux compétences élargies, ne concernera qu'une minorité de professionnelles qui seront maintenues "sous le joug du corps médical", regrette-t-il.
Et il ne réglera pas les difficultés rencontrées quotidiennement sur le terrain, abonde John Pinte, comme lorsque les infirmières adaptent des doses de médicaments "de façon illégale" dans "l'intérêt du patient", lorsque le médecin n'est pas disponible, notamment le week-end.
Les syndicats réclament la "reconnaissance" de la profession, de meilleures rémunérations, plus d'autonomie ou encore un renforcement des effectifs dans les établissements.
Ils souhaitent notamment que de nouvelles compétences comme "le droit à vacciner en autonomie ou le renouvellement et l'adaptation de la posologie des médicaments des malades chroniques" soient reconnues pour les quelque 122.000 infirmières libérales.
Ils demandent la création et la valorisation de nouveaux actes dont le suivi post-chirurgie ambulatoire, observance thérapeutiques ou le bilan de soins infirmiers.