Le lycée agricole de Borgo a organisé une journée de sensibilisation à ce moyen naturel de chasser les insectes ravageurs. Elèves et professionnels ont pu participer à des ateliers et visiter des vergers.
Jean-Luc Cabau est enseignant spécialisé dans la culture des agrumes. Sur l’exploitation agricole du lycée de Borgo, il utilise depuis plusieurs années des pièges imprégnés d’hormones sexuels.
Objectif : éviter les pesticides. « On dispose ces pièges tous les cinq arbres, y en a à peu près 80 hectares. Et le but de ces pièges est d’attirer et de capturer la mouche méditerranéenne des fruits qui est un fléau pour les agrumes en général et particulièrement pour la clémentine », indique-t-il.
Intervenants : Jean-Luc Cabau, Enseignant en agrumiculture au lycée agricole de Borgo ; Lionel Turek, ingénieur chargé d'expérimentation ; Dominique Antomarchi, professeur en biologie-écologie.
Reportage : GRAZIANI Solange ; GIUGLIANO Christian ; LAVILLE Grégory.
Insectes amis
Un peu plus loin, une haie composée d’arbousiers et de buis va servir d’abri et de pouponnière à insectes. Ces insectes amis, comme la coccinelle, sont appelés auxiliaires. Ils font partie de la lutte biologique et se nourrissent du pou rouge de Californie ou de la cochenille chinoise.
Deux espèces qui sont le cauchemar des agriculteurs. « La haie a deux fonctions principales. Sa première fonction ça va être une fonction de réserve d’auxiliaires. Ensuite les comptages vont être effectués dans la haie et aussi en verger, puisque le but c’est de montrer que les auxiliaires vont passer en verger », précise Lionel Turek, ingénieur chargé d'expérimentation.
Cette haie agro-écologique fait partie des techniques nouvelles développées par le lycée agricole de Borgo. Les traitements par pesticides y sont toujours enseignés mais avec prudence et en prenant en compte les alternatives écologiques.
« Faire des lâchés de coccinelles dans un verger et si à côté de ça on ne fait pas attention à ce que l’on va pulvériser, et bien le lâché de coccinelles n’aura servi à rien. Parce que le traitement qui suit aura tué l’ensemble des auxiliaires que j’aurai pu lâcher dans mon verger », explique Dominique Antomarchi, professeur en biologie-écologie.
Considérer les petites bêtes comme nos alliées est une urgence. 80% des insectes auraient disparu en Europe depuis ces trente dernières années.