Procès des gîtes ruraux de Haute-Corse : le démontage d’un "système clientéliste"

Jacques Costa, prévenu ©France 3 Corse ViaStella

Le député DVG de Haute-Corse Paul Giacobbi est entendu à partir de lundi à Bastia dans le procès dit des "gîtes ruraux" qui porte sur un demi-million d'euros détournés au préjudice du conseil général qu'il dirigeait, via un "système clientéliste" dénoncé lors de la première semaine d’audience.


A ses côtés sont jugés jusqu'au 2 décembre 23 autres prévenus, qui comparaissent pour détournement présumé de fonds publics ou complicité dans le cadre d'attribution par le conseil départemental de Haute-Corse de subventions entre 2008 et 2010 pour rénover des gîtes ruraux.

Ce détournement organisé par des conseillers personnels du député DVG Paul Giacobbi de subventions du conseil général destinées à promouvoir le tourisme rural en Haute-Corse a été dénoncé vendredi devant le tribunal correctionnel de Bastia.

"Les élus du rural étaient dépossédés de leurs pouvoirs par le cabinet", du président du conseil, Paul Giacobbi, a déclaré le maire du village de Moltifao, Jacques Costa, ancien vice-président du conseil général (devenu conseil départemental).

Jacques Costa, prévenu - Maire de Moltifao, ancien Président de la Commission du monde rural (CG2B); Me Jean-Sébastien de Casalta, avocat de Thierry Gamba-Martini ©France 3 Corse ViaStella

Paul Giacobbi, qui sera entendu à partir de lundi, est le plus important des 24 prévenus de ce procès qui porte sur près d'un demi-million de subventions attribuées entre 2007 et 2010 pour construire ou rénover des gîtes ruraux mais détournées au profit personnel d'une quinzaine de personnes mises en examen avec des élus et des hauts-fonctionnaires.

"Cette affaire des gîtes partait du cabinet et la liste d'attribution des aides se traitait au cabinet. Je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas sans avoir le courage de le faire", a ajouté Jacques Costa.

Lui-même prévenu pour prise illégale d'intérêt, l'élu local a notamment dénoncé le rôle de deux conseillers de Paul Giacobbi, Dominique-Augustin Viola, qui n'a pas été mis en examen, et Dominique Domarchi assassiné en 2011.

Pour le procureur Nicolas Bessone, "M. Viola est le grand absent aujourd'hui".

L'avocat de l'association Anticor, qui lutte contre la corruption, partie civile, Jérôme Karsenti, a souligné que ces déclarations constituaient "un moment de vérité essentiel".

Jacques Costa a aussi déploré que l'ancien directeur général des services Jean Leccia, assassiné en 2014, ait "était aux ordres du cabinet".

M. Giacobbi, qui a présidé le conseil général de 1998 à 2010, avant de présider l'exécutif de  Collectivité territoriale de Corse (CTC) et nie avoir dirigé ce système clientéliste de détournement de fonds publics à des fins politiques, est au coeur du procès.
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