Jean-Sébastien de Casalta et François Tatti, du mouvement d'opposition municipal bastiais, ont dénoncé, dernier rapport de la Chambre régionale des comptes à l'appui, la gestion "catastrophique" de la ville de Bastia. Les deux hommes appellent à une réaction "rapide" de la municipalité.
Pour Jean-Sébastien de Casalta et François Tatti le constat est sans appel : le rapport d'observations provisoires de la Chambre régionale des comptes sur la gestion de la commune de Bastia, sorti dans la presse le vendredi 25 mars dernier, est "accablant" pour la municipalité. Réunis place Saint-Nicolas à Bastia, ce samedi 27 mars matin, ils ont tenu à revenir sur les conclusions "désastreuses" des magistrats financiers.
"La Chambre régionale des comptes traduit l'expression qui a été celle de l'opposition et de la liste que j'ai conduite pendant la campagne des municipales 2020, constate Jean-Sébastien de Casalta. Les magistrats financiers, qui sont indépendants et impartiaux, disent exactement la même chose que ce que nous avons avancé, et pour laquelle nous avons été carricaturés, en nous disant que nous n'étions que des polémistes."
Jean-Sébastien de Casalta et François Tatti réagissent au rapport d’observations provisoires de la CRC sur la gestion de la commune de Bastia. Un rapport “accablant”, estiment-ils, qui pointe notamment une augmentation massive des charges de personnels. pic.twitter.com/BXgzntwbZe
— France 3 Corse (@FTViaStella) March 27, 2021
Augmentation massive des charges de personnel au cours des dernières années - "inversement au nombre d'heures de travail", précise la tête de liste du groupe d'opposition Unione Per Bastia -, maîtrise déficitaire des chantiers, surendettement, augmentation de la pression fiscale... "Cette situation est catastrophique et laisse envisager un avenir sombre pour la ville de Bastia".
Mesures drastiques
Aux yeux des deux hommes, il est urgent que la municipalité de Pierre Savelli réagisse afin de "corriger les erreurs commises". "La majorité doit tirer des conclusions de ce rapport et les appliquer de manière drastique pour arranger la situation."
En premier lieu, "il faut stabiliser les charges de personnel", estime François Tatti, qui reconnaît néanmoins qu'il s'agit d'une problématique "complexe", les agents communaux recrutés au cours des dernières années représentant "une dépense rigide".
Autre impératif soulevé par les élus de l'opposition, solutionner l'endettement "extrêmement inquiétant" de la ville de Bastia. "Le rapport pointe que la capacité de désendettement est de 9 ans, ce à quoi le maire répond que 9 ans, ce n'est pas 12 ans, soit le seuil dit critique", souffle Jean-Sébastien de Casalta.
Augmenter la fiscalité, c'est une solution de facilité qu'on fait payer aux administrés et qui permet à la ville de continuer ses dépenses.
Les deux hommes appellent également à une stabilisation de la fiscalité : "Augmenter la fiscalité, c'est une solution de facilité qu'on fait payer aux administrés et qui permet à la ville de continuer ses dépenses. Ce n'est pas un choix qui s'impose, et cela ne nous paraît pas être non plus une bonne politique."
Enfin, ils invitent à la mise en place de mesures "beaucoup plus rigoureuses pour préparer et contrôler les chantiers de la municipalité."
L'un comme l'autre insistent : la situation "sera extrêmement difficile à rattraper". Bastia n'a selon eux plus le choix : il faut mettre en place de nouvelles mesures, et vite.