Le 15 novembre 1987, un militant nationaliste Jean-Baptiste Acquaviva trouvait la mort à Querciolo (Haute-Corse), lors d'une opération nocturne du FLNC. Sa famille organisait samedi une journée de commémoration à L'Ile Rousse. Les nationalistes de toutes tendances ont fait le déplacement.
"Le seul fait de faire cette manifestation c'est de dire: voilà, il y a eu ce prix payé et aujourd'hui, on est dans un autre schéma de construction démocratique", explique son frère Pierre Acquaviva. "Mais on ne doit pas oublier que cela a été un long cheminement de douleurs, de peines, de soufrances."
Le 15 novembre 1987, un commando du FLNC décide de s'attaquer à l'exploitation agricole d'un rapatrié d'Algérie installé en Corse. Ferdinand Roussel est "un colon" pour le Front de libération nationale corse.
Mais le plastiquage vire au drame. Le commando manque de discrétion est Ferdinand Roussel sort armé d'une carabine. S'en suit deux versions. Ferdinand Roussel affirme s'être retrouvé face à Jean-Baptiste Acquaviva. Le coup mortel serait parti accidentellement au cours d'une bagarre. Selon le FLNC, le militant aurait été tué de dos alors qu'il cherchait à s'enfuir.
Jusqu'à peu, chaque 15 novembre était célébré par des plasticages ou des tags à la mémoire du militant, "Acquaviva GB FLNC 1987". Jean-Baptiste Acquaviva, un des rares "morts au combat" du FLNC, est considéré depuis comme victime d'un "crime d'Etat".
"Nous sommes persuadés que la page de l'action clandestine est définitivement tournée (...). Mais je fais partie de ceux qui disent que cette nouvelle phase n'est possible que parce qu'il y a eu ces 40 années de conflit", indique Jean-Guy Talamoni, président de l'Assemblée de Corse.
Né en 1976, le FLNC a connu une succession de scissions, luttes fratricides sanglantes, réunifications et recompositions. Sa principale branche avait annoncé en juin 2014 "un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité", mettant un terme à 38 ans de lutte armée.