Interpellation mortelle de Poggio d'Oletta : le militaire auteur des tirs a été placé en détention

Deux jours après la dramatique opération de gendarmerie survenue dans le Nebbiu, l'enquête se poursuit. Le militaire auteur du tir responsable de la mort d'Alain Cappuri a été déféré au parquet de Bastia, et placé en détention provisoire.

Dans quelles circonstances l'interpellation planifiée d'Alain Cappuri, 63 ans, à son domicile de Poggio d'Oletta, tôt dans la matinée du jeudi dernier, a-t-elle résulté en la mort de ce dernier ?

Deux jours après les faits, les investigations se poursuivent, et ont désormais conduit à la mise en examen pour "homicide volontaire" et le placement en détention provisoire du militaire auteur du tir mortel, ce samedi 24 février. L'homme avait été déféré dans la matinée au parquet de Bastia, après deux jours d'auditions. Le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre, avait requis son placement en détention provisoire. 

Interpellation mortelle

Pour rappel, il est aux environs de 6h du matin, ce 22 février, quand une opération menée par le peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie de Bastia vire au drame. Alain Cappuri, qui devait être interpellé dans le cadre de cette opération, est blessé par balles.

"Malgré l'intervention des secours, la victime, par ailleurs défavorablement connue des autorités judiciaires pour avoir été déjà condamnée à plusieurs reprises", est décédée sur place des suites et de ses blessures, rappelle le procureur de la République de Bastia.

Le militaire à l'origine des faits est de son côté immédiatement placé en garde à vue, "dans le cadre d'une enquête diligentée du chef d'homicide volontaire, confiée aux services de la DIPN de la Haute-Corse et de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale".

Un geste "involontaire" selon le militaire

"Malgré la présence d'armes au sein de son domicile, la victime n'était pas armée au moment des faits", précise le parquet. L'autopsie de cette dernière a permis de révéler la présence de trois plaies, dont l'une, en région thoracique, est à l'origine de lésions internes mortelles.

L'auteur des faits n'a pas su expliquer les circonstances de son tir, et a déclaré ne pas avoir le souvenir d'avoir appuyé sur la détente de son arme, en arguant donc d'un geste involontaire.

"À lissue de cet examen médical et des constatations opérées par les enquêteurs, la découverte d'un total de trois projectiles ainsi que l'analyse des enregistrements des caméras embarquées par les personnels d'intervention [ont suggéré] l'existence d'un tir unique, réalisé à l'aide d'un pistolet-mitrailleur HK UMP9", est-il détaillé. Un armement "dont le sélecteur apparaissait avoir été positionné en mode rafale", quand la doctrine habituelle d'emploi prescrit le recours au "coup par coup".

"Lors de ses auditions, l'auteur des faits n'a pas su expliquer les circonstances de son tir, et a déclaré ne pas avoir le souvenir d'avoir appuyé sur la détente de son arme, en arguant donc d'un geste involontaire", dévoile enfin Jean-Philippe Navarre.

Plusieurs interpellations

À noter que cette opération se tenait dans le cadre d’une "opération conduite par les services de la SR d’Ajaccio avec le concours de la SR de Bastia et de militaires du PSIG de Bastia sur commission rogatoire d’un juge d’instruction près le Tribunal judiciaire d’Ajaccio des chefs de recel de vol, d’association de malfaiteurs et de vols en bande organisée", visant à l'interpellation de plusieurs personnes dans les départements de Corse-du-Sud et de la Haute-Corse.

Selon nos informations, quatre interpellations auraient été effectuées dans ce cadre, dont trois en Corse-du-Sud. Vendredi 23 février, ces personnes étaient toujours entendues dans les locaux de la base d’Aspretto.

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