"Je m'occuperai en priorité des sujets qui préoccupent les Corses", 5 questions à François-Xavier Ceccoli, nouveau député de la 2e circonscription de Haute-Corse

Deux ans après, le pari est réussi. Avec 54,48 % des suffrages exprimés, François-Xavier Ceccoli s'est imposé dans la deuxième circonscription de Haute-Corse, renversant de son siège le député sortant, Jean-Félix Acquaviva. Le nouvel élu au palais Bourbon répond à nos questions.

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Vous remportez l'élection avec 4000 voix d'avance. Un tout autre scénario qu'il y a deux ans, où vous vous incliniez à 156 voix près… Comment expliquez-vous ce retournement de situation ?

Je suis quelqu'un de philosophe. Je considère que la dernière fois, ce n'était peut-être pas le bon moment, c'est ainsi. L'élément qui, je pense, contribue à l'augmentation de mon score aujourd'hui, c'est un peu le bilan, ou plutôt le non-bilan de la Collectivité de Corse.

Je crois que depuis 2015, les problèmes du quotidien des Corses n'ont pas été réglés, voire ont empiré. Le prix du billet d'avion est encore plus cher, l'accès au logement est encore plus difficile, en ce qui concerne l'eau, nous sommes en restriction depuis février, les déchets qui devaient être réglés en six mois ne le sont toujours pas...

Je pense qu'aujourd'hui, il y a eu une forme de sanction au niveau local, comme elle a existé au niveau national avec le président de la République.

Le soutien du Rassemblement national [la candidate, qualifiée pour le second tour, s'est désistée au profit de François-Xavier Ceccoli, ndlr] a-t-il été selon vous décisif ?

Je pense, en toute humilité, que je l'aurais emporté quoi qu'il arrive. J'avais 2500 voix d'avance au premier tour. Je crois que cette avance était suffisante pour l'emporter, même dans le cas d'une triangulaire.

Certains vous diront que ce désistement m'a profité, mais j'ai envie de dire que la campagne électorale était tellement dure sur la deuxième semaine que je n'en suis pas forcément certain. Ce que je sais, c'est que je respecte tous les électeurs, d'où qu'ils viennent.

En démocratie, tout le monde a le droit de s'exprimer et de voter. Je ne vais pas rentrer dans la notion de vous dire quels étaient les bons ou les mauvais électeurs.

Vous êtes désormais député. Quelles seront les principales mesures auxquelles vous serez attentif ?

En dehors des enjeux nationaux, puisque nous arrivons tout de même dans une situation extrêmement compliquée, que je n'ai pas encore pu analyser, avec le danger toujours de l'extrême gauche et notamment de La France insoumise, je serai le député du terrain et de la circonscription.

C’est-à-dire que j'ai l'habitude de travailler les pieds dans la terre. Et je m'occuperai en priorité des sujets qui préoccupent les Corses.

Comment analysez-vous les résultats nationaux ?

Difficilement. Je crois que finalement, on se retrouve avec une France extrêmement fracturée, avec trois grands blocs qui, comme sous la IVe République, paraissent complexes à faire vivre ensemble - c'était d'ailleurs l'une des raisons de sa disparition -.

Je pense que les choses vont être compliquées. Je vous prends le groupe où je vais siéger, Les Républicains : nous sommes des opposants responsables et respectueux au président de la République, mais en même temps nous ne voulons pas que ce pays soit immobile. 

Nous allons nous trouver face à des cas de conscience comme cela. Ce n'est pas dans mon idée de rejoindre la majorité présidentielle, mais en même temps, il faudra bien trouver une solution. J'attends de voir un peu quelles seront les analyses de mon propre parti. Mais une des conditions sera bien que je ne rejoindrai aucune majorité où siégerait Jean-Luc Mélenchon [chef de file du parti LFI].

Craignez-vous que la France se retrouve finalement immobilisée durant les deux prochaines années, c’est-à-dire jusqu'à la prochaine élection présidentielle ?

C'est une inquiétude forte évidemment, et je pense qu'elle est légitime. Après, il existe des scenarii plus ou moins plausibles, avec peut-être des personnalités moins politiques et plus professionnelles, mais je vous avoue qu'il réside surtout, à cette heure, une très grande incertitude qu'il faudra clarifier.

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