Avec les pluies abondantes du printemps, les maraîchers qui cultivent en plein champ se débattent avec les maladies liées à l'excès d'humidité. Ce sont les tomates, fruits emblématiques de l'été, qui en pâtissent le plus. Leur croissance a été retardée.
"On dirait que le feu est passé, tout sèche !", déplore François Fonti, maraîcher à Biguglia, face à ses plants de tomates. "Alors on taille, on traite, mais ça ne suffit pas. La maladie est là et c'est terrible."
Les pluies du mois de mai et de juin ont favorisé l’apparition des champignons comme le Phytophthora, autrement dit le Mildiou. Résultat : la croissance et la maturation des fruits ralentissent.
Ils seront commercialisés seulement dans quelques semaines.
Certains ont eu le courage d'arracher et de replanter ailleurs.
François Fonti, maraîcher.
Pour François Fonti, la présence du Phytophthora sur les tomates représente une perte commerciale de 30%.
D’autres professionnels ont pris une décision radicale pour échapper à ce fléau.
"J'en connais certains qui ont carrément chopé le mildiou beaucoup plus tôt que moi. Ils ont eu le courage d'arracher et de replanter ailleurs, indique le maraicher. Ça va être la même chose en juillet. Donc en tomates corses, à part ceux qui sont sous serre... En champ, on n’est pas prêts d'en avoir. "
Solutions
Un des rares traitements autorisés en maraîchage biologique, c’est la bouillie bordelaise qui contient du cuivre.
Cet élément doit être utilisé avec parcimonie pour ne pas polluer les sols.
Niek Pepels maraîcher à Sainte Lucie de Moriani et Campile, a choisi de s’en passer totalement. Pour avoir des tomates, il a simplement changé de variété.
"On n’a pris pas que des tomates paysannes, on a pris aussi des tomates hybrides. L'avantage, c'est qu'elles ont une résistance améliorée par rapport aux maladies comme par exemple le phytophthora. Je suis très heureux qu'on l'ait fait parce que les tomates sont très saines malgré toutes les pluies qu'on a", témoigne-t-il.
Une année de pluies en six mois
En six mois, il est tombé, en Corse, l’équivalent d’une année de pluies, soit 850 à 900 mm d’eau.
Si ce temps a défavorisé la croissance des tomates et des courgettes, il a en contrepartie avantagé la pousse des légumes verts comme les salades et les blettes.
Retrouvez le reportage de Solange Graziani et Daniel Bansard :