Après Tallone, des habitants de Prunelli di Fium’Orbu, où se trouve l'un des centres d’enfouissement de déchets, ont créé un collectif. Ils refusent que la capacité de stockage annuelle soit augmentée et ont organisé un rassemblement samedi soir à Migliacciaru.
Les habitants de Prunelli ne veulent plus des déchets de toute la Corse. « On est passé des ordures ménagères de la communauté de communes qui faisaient environ 6 000 tonnes à 43 000 tonnes », explique une habitante. « La situation n’est plus tenable. Au niveau des impacts olfactifs, même visuels voire même routiers », continue un autre.
Tracts et pétitions en main, les habitants de Prunelli dénoncent l’arrêté préfectoral de la mi-août. Un arrêté qui joue une fois de plus la fibre de la solidarité. « De nouveau on nous pond un arrêté préfectoral pour augmenter les quantités à enfouir par mesure réquisitoire. C’est en complète contradiction avec le protocole d’accord. Je suis là, donc vigilant, et je ne les laisserai pas faire », estime Francis Carlotti du collectif " Prunelli contre le tout enfouissement ".
Le protocole d’accord est un document de septembre 2015, signé par de nombreux partenaires. Prunelli comme Viggianello acceptent alors des déchets supplémentaires. Mais l’engagement est pris que ces deux sites retrouvent, au plus tard le 1er janvier 2016, leur activité normale.
« On est condamné à recevoir ces déchets »
Raté, la décharge fonctionne de dérogations en dérogations. Pas plus les décisions de 2015 que celles affirmées en août 2016 n’ont été respectées, et les élus locaux se sentent laissés pour compte. « La dernière réunion que nous avons eu était en préfecture. C’était au mois de mars, et depuis nous n’avons plus eu personne.
Personne n’est venu à notre rencontre. C’est pour ça que je dis que la population du Fium’Orbu mérite mieux. On a l’impression que l’on est condamné à recevoir ces déchets », précise Pierre-Simeon de Buochberg, maire de Prunelli di Fium'Orbu.
L’enfouissement rapporte cinq euros la tonne à la commune explique le maire. Il y a donc des recettes mais pas de développement. Samedi, à 19 heures, il ira à la réunion publique organisée par le collectif contre toute nouvelle dérogation.
Le changement de modèle appelé par l’exécutif, la révolution par le tri, peine. Dans la région exportations et incinérations sont de nouveau sur bien des lèvres.