Le député LR Georges Fenech, président de la Commission d’Enquête Parlementaire sur les Attentats de Paris, est revenu lors d’une réunion-débat vendredi à Bastia sur la mise en place des 40 mesures préconisées en juillet dernier pour lutter contre le terrorisme islamiste.
Le député LR a présidé une commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015, qui a rendu ses conclusions en juillet dernier. Sept mois plus tard, il est rapporteur d'une mission de suivi chargée d'évaluer la mise en oeuvre des propositions alors faites.
Alors que quarante propositions avaient été formulées l'été dernier dans le cadre de la lutte antiterroriste ou la prise en charge des victimes, vingt ont été mises en oeuvre, sont en cours de mise en oeuvre, ou sont "au cœur de la réflexion" du gouvernement, a détaillé Georges Fenech lors d'une réunion-débat à Bastia.
La commission avait appelé à la modification du protocole d'intervention des personnels de secours, pour qu'ils puissent intervenir dans des lieux encore non sécurisés, ce qui a été fait. Au Bataclan, où 90 personnes avaient péri, les blessés avaient dû attendre 2h20 que tous les assaillants soient neutralisés.
Les parlementaires avaient également recommandé la formation des équipes de secours à la médecine de guerre, ou le déploiement au niveau national d'un système informatique de suivi des victimes. Deux mesures en cours de réalisation, se satisfont-ils.
Autre progrès : des forces "intermédiaires" d'intervention, telles que les Pelotons de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG) ou les Brigades anticriminalité (BAC) de la police, sont désormais équipées de boucliers et d'armes longues, ce qui est "une avancée considérable", selon Georges Fenech.
Le renseignement encore à la peine
Si la BAC du Val-de-Marne, la première à arriver au Bataclan le 13 novembre 2015, avait eu ces armes, ses hommes auraient pu intervenir, quand "30 minutes" ont alors été perdues pour attendre l'arrivée des forces lourdement équipées de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Paris, a-t-il noté.Alors que la commission d'enquête prônait la création d'une agence nationale du renseignement, placée directement sous l'autorité du Premier ministre - sur le modèle américain du Centre national antiterroriste créé après le 11 septembre 2001 -, et qu'elle demandait la formation d'un pôle du renseignement territorial, aujourd'hui éparpillé entre plusieurs agences, rien n'a été effectué en ce sens.Ce qui nous parait encore la grande faiblesse de notre dispositif contre le terrorisme islamiste, c’est le problème d’une organisation plus performante des services de renseignements.
A titre d'exemple, les frontières entre services de renseignement avaient permis la levée de la surveillance de Saïd Kouachi dès lors qu'il avait quitté Paris pour Reims. Il avait alors disparu des radars, pour ne réapparaître que le 7 janvier 2015 en attaquant Charlie Hebdo.