Secours : le test du véhicule médical d'urgence du Cap Corse a-t-il été interrompu avant l'heure ?

C'était une très bonne nouvelle pour les habitants du Cap Corse, l'un des nombreux déserts médicaux de l'île. Un véhicule médical léger pour intervenir rapidement dans les communes éloignées des urgences de Bastia. Problème, l'expérience a tourné court. Pour le SIS, la polémique n'a pas lieu d'être.

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Le 15 juillet dernier, on avait fait les choses en grand. 

Le SDIS 2B présentait le VLSM, ou véhicule léger de soutien médical.
Un nouveau dispositif, stationné à la mairie de Luri, qui était sensé faciliter, rendre plus rapide et plus efficace le secours à personne dans le Cap Corse, une région à distance respectable de tout centre d'urgence. 

Tout le monde, services de secours, élus et habitants de la région, s'en félicitait. 
 
Le dispositif n'aura pas duré longtemps. 
Depuis fin septembre, le VLSM n'est plus en service. 
 

Pour rejoindre l'hôpital de Bastia, en partant de certains endroits du Cap Corse, tels que Ersa, il faut près de deux heures de route... © Nicolas Sauli


Laurence Piazza, maire de Meria, l'a appris, comme les autres maires, lors d'une récente réunion de la communauté de communes. 
"On était catastrophés... C'est un coup terrible, parce qu'on ne parle que de revitalisation du rural, et tout est fait pour que l'inverse se passe... Je ne comprends pas. Le test démontrait à quel point on en avait besoin. Moi je ne sais plus comment faire.
On nous supprime la poste, le boulanger de Macinaggio ne va plus monter jusqu'à chez nous, sûrement parce que ce n'est pas assez rentable, et on peut le comprendre, et maintenant on nous enlève ce dispositif..."

Trois, ou sept mois de test ?

Du côté de la direction du SIS, on se dit étonnés de ces réactions.

Le président du service d'incendie et de secours, Guy Armanet, joint au téléphone, affirme que tout cela était prévu. 

"Rien n'est annulé, rien n'est supprimé. Si c'était le cas, ca voudrait dire que c'est définitif, et ça ne l'est pas ! J'entends et je lis partout des chiffres fantaisistes... On a toujours prévenu que c'était un test de trois mois, et ce test s'est donc interrompu comme prévu. Mais je le répète, rien n'est définitif."

Pour autant, si l'on consulte le site officiel du SIS 2B, l'article qui annonce la mise en place du dispositif de soutien médical ne fait pas mention de 3 mois, mais bien de 7...
 

Communication du SIS 2B en juillet dernier © SIS 2B

Face à ce chiffre, le président du service d'incendie et de secours évoque un possible malentendu : "j'ai sous les yeux la note de service reçue par l’ARS (Agence régionale de santé), les pompiers et l’hôpital: l’expérimentation était prévue sur 77 jours, du 15 juillet au 30 septembre. Le principe d'une expérimentation est d'avoir une date de début et une date de fin."

3 ou 7 mois, de toute manière, ce n'est pas suffisant pour rassurer Patrice Quilichi, maire de Rogliano. 

"Une expérience, c'est bien beau, mais on vit ici l'hiver aussi, et nos vieux ils en ont besoin toute l'année, de ce dispositif, dans un désert médical comme le notre. On veut conserver ce système toute l'année. Si on veut que tout le monde reste au village, et ne se sente pas obligé de partir s'installer en ville, c'est important..."
 
rares sont les médecins à emprunter les routes sinueuses du Cap Corse © France 3 Corse ViaStella
 

Une motion va être déposée par la communauté de communes du Cap Corse

Tous les maires du Cap sont solidaires, et une motion va être déposée par Pierre Chaubon, président de la communauté des communes, pour demander le maintien de ce service. 

Guy Armanet se montre pourtant confiant sur la suite de l'expérimentation : "J'ai eu l'ARS ce matin au téléphone qui m'informe qu'on est en phase sur le dispositif."

Concrètement, cela signifie que, même si rien n'est acté, le SIS qui jusqu'à présent investissait en fonds propre pourrait recevoir le soutien de l'Agence régionale de santé et espère même un accord tripartite avec le Comité de massif de Corse.

"Le dispositif pourra être amené à être dupliqué à Cervioni [où un VLSM est disposé depuis 4 ans, ndlr], Luri, et, à titre expérimental, autour de Ponte-Leccia et du Niolu", ajoute Guy Armanet qui précise que cela suppose, par exemple, de former davantage d'infirmiers protocolés et d'étoffer les équipes.

"L'expérimentation nous montre la direction à prendre", précise-t-il. "Les décisions sur la suite du dispositif seront probablement annoncées en début de saison prochaine."

Cet été, le VLSM de Luri a réalisé 94 sorties au cours de l'été, dont 45 médicalement justifiées. Bon ou mauvais bilan ? Le président du service d'incendie et de secours, sur ce point, ne se prononce pas.
 
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