Les nuages orageux et les éclairs vont être scrutés dans le ciel de Corse pendant un mois. 80 scientifiques vont se relayer sur la base de Solenzara, ils bénéficient d'un important dispositif technique et d'un avion équipé pour approcher au plus de ces phénomènes météorologiques.
Débriefing de Météo France ce jour-là : il faudra attendre la semaine prochaine pour étudier de plus près les nuages orageux.
Récolter de nouvelles informations dans ce domaine est très important, car les orages et leurs éclairs gardent bien des mystères. « On ne comprend pas comment un éclair peut se propager sur une très longue distance, plusieurs dizaines de kilomètres. Et on a encore beaucoup de questions sur leur déclenchement : qu’est-ce qui fait qu’un éclair se déclenche ? Quelles sont les conditions dans le nuage qui conduisent le déclenchement de l’éclair ? » s’interroge Eric Defer, responsable du projet Exaedre CNRS.
Pour comprendre ces phénomènes complexes, un Falcon 20, dédié aux voyages d'affaires, a été entièrement transformé en laboratoire volant.
Intensité et impact des éclairs
L'avion est tapissé de radars et de sondes pour mesurer, par exemple, la taille des gouttes d'eau et des cristaux de glace qui composent les orages. « Tout ceci permet de diagnostiquer, à un instant donné, l’état de l’atmosphère, la constitution des nuages ou de ce qui les entoure. C’est précieux, ce sont des données qui sont ensuite utilisées par les chercheurs pour essayer de mieux comprendre, de valider des modèles, voire de préciser un certain nombre de théories », explique Jean-Christophe Canonici, directeur-adjoint d'une société d'aviation et de recherche scientifique.
L’appareil va décoller uniquement par temps orageux pour mieux mesurer l'intensité des éclairs et leur impact. « Vous allez avoir des éclairs de courte durée, de courte extension, au début de la cellule orageuse. Et des éclairs de plus en plus longs à la fin de la cellule orageuse. Vous pouvez aussi utiliser une information qui est l’altitude de déclenchement des éclairs. C’est une information qui nous donne une idée de la sévérité de l’orage », reprend Eric Defer.
Pour comprendre ces phénomènes d'autres instruments de mesure ont été installés à San Giugliano, sur le site de l'INRA. On sait déjà, que les gouttes d'eau et cristaux de glace se forment à partir de poussières naturelles, mais aussi à partir de particules polluantes.