La nouvelle carte scolaire prend forme. Elle est fonction du nombre d'élèves, des effectifs d'enseignants et des moyens alloués par l'Etat. Hier, le Conseil Départemental de l'Education Nationale se réunissait pour en décider les contours en Haute-Corse.
L'élaboration d'une carte scolaire, c'est un équilibre subtil, qui doit reposer sur les réalités du territoire, mais également sur les consultations effectuées auprès des différentes parties.
Ainsi, hier, jeudi 22 février, syndicats, élus, représentants de parents d'élèves étaient réunis autour du directeur académique des services de l'éducation nationale, Bruno Benazech, et préfet de Haute-Corse, à l'occasion du CDEN.
138 écoles en Haute-Corse
Et l'idée de départ, celle de fermer sept classes et d'en ouvrir sept, sur l'ensemble des 138 écoles du département, a évolué à la faveur des discussions.
Désormais, ce sont six classes qui seront fermées : en école élémentaire à Ghisonaccia, à l'Ile-Rousse, à l'école Sandreschi de Corte, et, du côté de Bastia, à Campanari et Defendini. Une classe de maternelle est également concernée, à l'école de Santore, à Calvi.
On préférerait maintenir toutes les classes, et en ouvrir d'autres en même temps, mais les moyens budgétaires ne nous le permettent pas
Jeanne Julien, STC Educazione
La balance de cette carte scolaire est plutôt positive, puisque ce sont sept classes qui seront ouvertes en septembre prochain.
Au niveau élémentaire, à Vescovato, à Penta di Casinca (Folelli), à Venzolasca, à Lucciana et à Prunelli-di-Fiumorbu, cette dernière en filière bilingue.
Au niveau des maternelles, l'école de Vescovato bénéficiera là encore d'une ouverture de classe. Le dernier établissement concerné est Defendini, à Bastia.
Lors du vote, consultatif, une personne a voté pour, dix se sont abstenues, et sept ont voté contre. Le STC Educazione s'est abstenu. "Avec les dotations que nous avons par rapport au gouvernement, il est inévitable de fermer certaines classes pour pouvoir ouvrir ailleurs. Bien entendu, on préférerait maintenir toutes les classes, et en ouvrir d'autres en même temps, mais les moyens budgétaires ne nous le permettent pas", regrette la déléguée du syndicat nationaliste, Jeanne Julien.
Mais elle reconnaît, comme la plupart des intervenants, que "des efforts ont été faits". Ainsi, Fabien Mineo souligne "une carte équilibrée, et un dialogue mis en place avec les deux groupes de travail". Le secrétaire départemental du SNUIPP-FSU se félicite également que "le préfet ait pour la première fois honoré de sa présence le Comité Départemental de l'Education Nationale".
Bastia mériterait un traitement particulier. Je suis pour l'équité plutôt que pour l'égalité.
Ivana Polisini, déléguée à la politique éducative
Ivana Polisini, élue à la mairie de Bastia déléguée à la politique éducative, est plus mesurée. "Au début, on nous a proposé cinq fermetures de classe à Bastia... Le travail qui a été effectué en commission nous a permis de passer de cinq à trois, mai si l'on y ajoute les quatre fermetures de l'année dernière, on arrive à sept classes fermées. Cela nous semble beaucoup".
Et si Ivana Polisini reconnaît que les effectifs diminuent, elle veut mettre en avant la particularité de Bastia : "Il faut de la discrimination positive, en raison de la situation de Bastia. Bien sûr qu'il faut maintenir les écoles dans el rural, mais quand on a une ville qui concentre le taux de pauvreté le plus important de l'île, qu'un nombre important d'élèves sort du système sans aucun diplôme, et que l'on fait face à des populations pour qui il faut adapter l'enseignement, je pense que cela mériterait un traitement particulier. Je suis pour l'équité plutôt que pour l'égalité".
La carte scolaire n'est pas totalement définie. Il reste trois mesures de blocage, ce qui signifie, en clair, que les trois classes concernées ne sauront si elles sont maintenues qu'en juin prochain. Il s'agit de deux classes à Ventiseri, en filière bilingue et en filière classique, et l'école Charpak, à Bastia.