Cinq personnes ont été mises en examen par un juge d'instruction bastiais dans le cadre d'une enquête ouverte pour "jeux d'argent prohibés". Trois d'entre elles ont été placées en détention provisoire, deux autres sous contrôle judiciaire.
À la suite des interpellations ayant eu lieu mardi dernier dans la région bastiaise, cinq personnes ont été mises en examen dans la soirée du jeudi 28 mars.
Elles sont toutes poursuivies dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour les chefs de "réalisation en bande organisée d'opération de jeux d'argent et de hasard prohibés, blanchiment et non-justification de ressources", confirme le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre.
Sur les cinq personnes mises en cause, trois ont été placés en détention provisoire, deux autres sous contrôle judiciaire. Parmi elles figure Pierre Federici.
Connu des services, et notamment de la justice pour avoir été condamné en 2018 à 18 mois de prison avec sursis pour abus de biens sociaux, l'homme de 35 ans est le fils d'Ange-Toussaint Federici. Condamné en 2012 à 30 ans de réclusion (dont 20 ans de sûreté) pour assassinat, ce dernier est présenté par les autorités policières et judiciaires comme le chef de l'une des principales bandes criminelles de l'île, celle des "Bergers de Venzolasca".
Pierre Federici fait partie des trois personnes qui ont été placées en détention provisoire.
Contacté ce vendredi, son conseil, Me Dominique Paolini, indique que "l’instruction en cours permettra de démontrer que Monsieur Federici, chef d’entreprise et père de famille de 36 ans, est totalement étranger aux faits qui lui sont reprochés. De toute évidence, la seule évocation de son nom a justifié l’ouverture d’une enquête, sa mise en examen d’un seul chef de prévention autre que le blanchiment et la non-justification de ressources, et son placement en détention provisoire pour des faits qu’il conteste."
L'avocat précise avoir "immédiatement interjeté appel du placement en détention provisoire de [son] client."
Concernant les quatre autres personnes mises en examen, leurs identités ne nous ont pas été confirmées à cette heure.
Perquisition
Les cinq mis en cause avaient été interpellés mardi 26 mars dans la région bastiaise, puis placés en garde à vue. Menée par la section de recherches de la gendarmerie, l'opération était conduite sur commission rogatoire d’un juge d’instruction du Tribunal judiciaire de Bastia.
Un établissement de Venzolasca avait notamment été perquisitionné. Selon l'AFP, 15 000 euros auraient été saisis.
Selon nos informations, l’enquête porterait notamment sur une "partie de cartes", et les sommes saisies n'auraient pas été retrouvées dans le bar perquisitionné.
Pour l'heure, on ne connaît pas précisément le rôle reproché à chacun des mis en cause.
Si le "lien avec le grand banditisme" est avancé par des sources proches de l'enquête, ce dossier n'est cependant pas diligenté par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille, en charge des affaires relevant de la criminalité organisée. Ce qui laisse penser que les suites judiciaires de ce coup de filet ne devraient pas révéler un blanchiment complexe et de grande ampleur.