Si pour l’heure le risque de coupures d’électricité reste faible sur l’ensemble du territoire national, le gouvernement prépare l’opinion publique à cette éventualité, parlant d’interruptions temporaires. En Corse, ce scénario est pour l’heure exclu, France 3 Corse ViaStella vous explique pourquoi.
Alors que la France s’inquiète de coupures temporaires d’électricité durant l’hiver, la Corse semble pour l’heure totalement épargnée par la problématique. La raison : l’île n’est pas interconnectée au réseau électrique français continental lié à l’approvisionnement nucléaire.
Ainsi, le système électrique insulaire repose sur le triptyque : énergies renouvelables (34 %), centrales thermiques (40 %) et interconnections avec l’Italie (26 %). « Le scénario de coupures temporaires d’électricité n’est pas envisagé au vu des modèles de simulation que nous possédons. Il n’y a pas de différence entre l’année dernière et cette année. Un risque existe, bien sûr, mais il est très faible », explique EDF Corse.
"L'Italie annonce qu'il n'y aura pas de difficultés"
Selon Philippe Grandju, président de l'Union départementale CFE CGC de Corse-du-Sud, ce risque pourrait poindre du côté des interconnexions italiennes. « Pour le moment, l’Italie annonce qu’il n’y aura pas de difficultés. Mais on n’a pas de visibilité de vérifier leurs dires complètement », explique-t-il.
D’après le syndicaliste, la situation pourrait évoluer en fonction de l’alimentation italienne en gaz russe. Car si l’Italie est parvenue à négocier des contrats supplémentaires avec l’Algérie afin d’alimenter en gaz le sud de la botte, le nord est, quant à lui, fourni en partie par la Russie. « L’interrogation se porte sur l’interconnexion entre le nord et sud pour contrebalancer une potentielle absence de gaz russe cet hiver », précise Philippe Grandju.
Groupes électrogènes
Mais il se veut néanmoins rassurant et indique que « l’hiver s’engage bien ». « Nous sommes dans une meilleure position que l’année dernière où à la même période nous avions des avaries que nous n’avons pas actuellement », complète-t-il.
Durant l’été 2022, des groupes électrogènes ont permis de faire face aux pics de consommations. « Ils sont restés et sont peu utilisés pour le moment et ils pourraient nous servir en cas de souci. Bien entendu, ils ne pourraient pas pallier un nombre trop important d’avaries », indique EDF.
Le black-out de 2005
En février-mars 2005, 200.000 personnes se retrouvent sans électricité. Les coupures s'étalent pendant trois semaines. Certains jours, le courant est coupé cinquante minutes toutes les deux heures.
Selon EDF, ces dernières étaient dues à des carences de livraison de fioul domestique et au niveau très bas des barrages hydroélectriques de l’île. En pleine vague de froid, des groupes électrogènes avaient été importés d’Écosse, des Pays-Bas ou encore de Grèce.