L'annonce est tombée par voie de communiqué, ce vendredi 14 juin. Un projet qui doit désormais être soumis aux instances représentatives du personnel et aux autorités de concurrence compétentes. En Corse, le groupe Codim 2 représente 1300 salariés.
Plus de huit mois, maintenant, que les 1.300 salariés du groupe Codim 2, filiale de Casino en Corse, restent dans l'incertitude. Incertitude de savoir ce qu'il adviendra de leur poste, depuis l'annonce du rachat du groupe Casino au niveau national.
Huit mois d'attente, et peut-être, ce 14 juin, désormais, une piste de réponse : dans un communiqué, le groupe Casino annonce son entrée en négociations exclusives avec les groupes Auchan Retail France et Rocca en vue de la cession de sa filiale Codim 2, "qui exploite en Corse 4 hypermarchés, 9 supermarchés, 3 Cash & Carry et 2 drives, ayant réalisé un chiffre d'affaires hors taxes de 332 millions d'euros en 2023", est-il développé. Le groupe Rocca exploite actuellement le seul magasin Auchan en Corse.
Des discussions que le groupe Casino assure entendre mener "dans le meilleur intérêt de Codim 2 et de ses salariés, comme de ses partenaires locaux." Le communiqué le précise : "l'ensemble des activités, des salariés et des fonctions support seraient reprises et poursuivies sous enseigne Auchan."
Un projet de cession qui sera désormais soumis aux instances représentatives du personnel concernées et aux autorités de concurrence compétentes.
"Nous serons très vigilants"
Contacté, Eric Lunardi, délégué syndical STC, confirme que le syndicat a été contacté "hier, dans la soirée, pour nous informer effectivement d'une entrée en négociations exclusives avec le groupe Auchan".
"Nous, nous n'avons pas vocation à prendre part pour l'un ou pour l'autre, indique-t-il. Nous sommes une organisation syndicale, ce qui nous intéresse le plus, c'est le bien commun des salariés. Alors nous serons très vigilants sur ce point. Nous avons des impératifs, et nous les ferons valoir."
Eric Lunardi indique attendre de pouvoir consulter le projet en question pour s'exprimer plus en détail sur le sujet. "A priori, à partir de ce moment-là, nous pourrons y voir un peu plus clair sur la suite." En l'attente, le syndicaliste reste prudent.
Dans un communiqué transmis dans l'après-midi ce vendredi, le STC insiste rester déterminé "sur ses positions et revendications inchangées depuis décembre 2023", à savoir la "non-revente à la découpe du groupe et maintien de tous les magasins et du siège", le maintien de tous les emplois et le "maintien du statut social des salariés acquis après des années de lutte sociale et syndicale".
"Par ailleurs, le Groupe Codim travaillait avec les producteurs locaux à hauteur d’un approvisionnement de 20% de volume des marchandises… Quid de cet approvisionnement dans le futur ?", questionne le syndicat.
"Le STC fidèle à ses positions s’inquiète du devenir de cette production locale permettant à la fois une certaine autonomie alimentaire et une contribution importante pour l’économie corse. Nous souhaitons mettre en garde la direction du groupe Rocca et affirmer que notre organisation syndicale saura s’élever avec force et détermination dans le cas où elle ne respecterait pas les principes même du dialogue social et le maintien de nos acquis sociaux", poursuit le communiqué.
L'exécutif du STC indique en conclusion demander ainsi à rencontrer "dans les plus brefs délais Monsieur Patrick Rocca".
Visite du directeur général de Casino en Corse
Pour rappel, le 25 avril dernier, le directeur général de Casino s'était rendu à Bastia pour s'entretenir avec les syndicats insulaires, et aborder avec eux la question du projet de réorganisation national du groupe. Chaque représentation avait été reçue séparément.
Une visite qui n'avait pas entraîné les mêmes réactions entre les représentants du STC, qui avaient fait part d'une certaine déception, faute d'indications précises sur la situation, et ceux de la CGT, qui étaient ressortis "satisfaits et confiants" de l'entretien.