Le Sénat adopte une proposition de loi pour tenter de réguler les logements meublés de tourisme

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Marie-Noëlle Rialland, Propriétaire d'un meublé de tourisme et gérante d'une conciergerie ; Christian Costa, Vice-président des Gîtes de France en Corse ; Karine Goffi, Présidente de l"Union des métiers et des industries de l'hôtellerie ©France Télévisions

Mardi 21 mai, les sénateurs ont adopté une proposition de loi qui vise à diminuer les abattements fiscaux concernant les meublés de tourisme classés et non classés. Cette tentative de régulation concerne les logements loués par des plateformes de type Airbnb mais aussi les gîtes en milieu rural.

À Bastia, des propriétaires se sentent stigmatisés depuis qu’ils louent leur appartement sur des plateformes de type Airbnb. Alors quand le Sénat adopte une proposition de loi, qui rabote de 20 % l’abattement fiscal de ces locations, ils font la grimace mais ne sont pas découragés pour autant. 

“ On n’a pas de droits, les propriétaires, sur les locations à l’année. On n’a aucun droit sur nos locataires, on ne peut pas avoir notre bien comme on veut. On n’a aucune loi pour nous défendre. Et c’est là le problème. Tandis qu’avec la location saisonnière, on arrive mieux à gérer nos logements”, estime Marie-Noëlle Rialland, propriétaire d'un meublé de tourisme et gérante d'une conciergerie. 

“Nous sommes des acteurs de l’économie rurale” 

Sur un compte Facebook, qui regroupe 1.265 membres sur toute la Corse, les propriétaires échangent sur ces nouvelles mesures. Car le Sénat prévoit de réduire la défiscalisation de 71 % à 50 % pour les meublés de tourisme classés, et de 50 à 30 % pour les meublés de tourisme non classés. 

 Si en un milieu urbain, cette régulation des locations saisonnières est mieux comprise, cette démarche est critiquée dans le rural, car tous les meublés de tourisme sont visés par ces mesures y compris les gîtes. 

Christian Costa réside à Lama et louent deux appartements en passant par Gîtes de France. Pour le vice-président de cette centrale de réservation en Corse, les tensions sur le marché immobilier sont différentes entre les villages et la ville. Le rural n’est pas trop pris en compte, parce que la poussée se fait surtout dans les villes et dans le rural nous sommes quand même des acteurs de l’économie rurale”, indique-t-il. 

“C’est une évidence, on aurait dû réagir depuis longtemps” 

Finalement, seuls les hôteliers apprécient ce premier pas du Sénat. Concurrencés directement par les meublés de tourisme, ils espèrent ainsi attirer de nouveau la clientèle. 

On ne demande pas de couper tous les Airbnb de l’île, dans des petits villages on est d’accord. C’est dans les immeubles qu’il faut aller réguler. Il y a des villes qui sont trop touchées comme à Ajaccio, Bastia, la Balagne. La régulation est pour moi une évidence on aurait dû réagir depuis longtemps”, souligne Karine Goffi, présidente de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie. 

Pour le moment, la proposition de loi adoptée par le Sénat n’a pas dissuadé les propriétaires rencontrés de faire de la location de courte durée. Pour eux, c’est un fait de société, les loueurs cherchent « un petit chez soi » qu’ils viennent en Corse pour des raisons professionnelles ou en vacances. 

 

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