Dix ans après sa victoire aux Législatives, Laurent Marcangeli est de nouveau candidat à la députation dans la première circonscription du Pumonte. Le maire d’Ajaccio se présente sous la bannière du parti Horizons, affilié à la majorité présidentielle.
Après avoir été élu député en 2012, Laurent Marcangeli brigue un nouveau mandat au Palais Bourbon. Le 7 mai dernier, le maire d’Ajaccio annonçait sa candidature lors d’une conférence de presse.
À notre micro, il avait expliqué sa décision de se présenter, craignant notamment que le député sortant, Jean-Jacques Ferrara, ne soit "peut-être pas en mesure de créer une dynamique positive en vue d’une réélection au soir du 19 juin".
Élu sous l’étiquette de l’UMP en 2012, Laurent Marcangeli ne s'était pas présenté en 2017. Après avoir quitté Les Républicains en 2018, il se lance cette fois sous les couleurs du parti Horizons, qui a intégré la coalition "Ensemble pour la majorité présidentielle".
Qu’est ce qui a motivé votre candidature ?
C'est la situation dans laquelle nous sommes au sortir d’un mois de mars très difficile. C’est la crainte et l’inquiétude que nous restions dans une situation de blocage. C’est donc avec le sentiment de me rendre utile de par mon expérience et de par ce que j’ai pu démontrer par le passé que j’ai décidé d’être candidat à cette élection.
Si vous êtes élu député, quelles seront vos principales actions en faveur de votre circonscription ?
Il y a plusieurs sujets. D’abord, il faut mener ce dialogue de manière efficace avec le Gouvernement. Dès la fin du mois de juin, nous allons avoir une première rencontre avec la nécessité d’établir un projet pour la Corse sur les 30 prochaines années. Ce projet ne doit pas seulement être institutionnel mais doit aussi porter sur d’autres sujets : l’environnement, le pouvoir d’achat - qui est la première des préoccupations des citoyens – mais aussi l’énergie, les transports, ça me paraît indispensable.
Ensuite, il faut également agir au niveau national sur les problématiques de l’école, de la fameuse transition environnementale, et de la santé qui représente une grande attente après la crise du Covid. Je veux donc porter tous ces sujets à l’Assemblée nationale en étant un député actif qui ne soit pas uniquement un élu local, mais qui n’oublie pas non plus le fait qu’il est issu d’un territoire bien particulier.
Un cycle de discussions devrait commencer fin juin entre le Gouvernement et les élus de la Corse autour de la possibilité d’évoluer vers un statut d’autonomie. Quelle sera votre position sur cette question ?
J’attends de voir d’abord quelle autonomie on veut pour la Corse et quelle autonomie risque d’être proposée parce que cela couvre un champ qui est plus ou moins large. Va-t-on avoir un statut de type polynésien ? Ou alors, comme je le souhaite avec d’autres, un rapprochement avec d’autres statuts d’îles de Méditerranée très proches de nous comme la Sardaigne par exemple ? C’est un sujet technique et, si je suis élu, je serai membre de la commission des lois à l’Assemblée nationale afin de travailler de manière très forte sur cette question.
Ensuite, j’attends avec ce cycle de discussions qu’on mette de l’apaisement. La Corse a besoin de paix. Je serai un militant infatigable de l’apaisement et de la décrispation de la vie politique en Corse. On ne peut pas rester dans une situation de tension et de dialogue de sourd. Il y a des efforts à faire de part et d’autres : à Ajaccio, à la région, mais aussi à Paris au Gouvernement. Avec l’expérience qui me caractérise et le positionnement politique qui est le mien, j’essaierai d’amener les points de vue à se rapprocher pour sortir de cette situation difficile en ayant un projet pour la Corse sur ces 30 prochaines années
En mars dernier, lors de la visite du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en Corse, vous aviez évoqué l’idée d’un référendum sur la question de l’autonomie. Y êtes-vous toujours favorable ?
Oui. Pour moi, il est indispensable que l’on interroge la population au terme du travail effectué par les forces politiques, économiques et sociales autour de ces discussions gouvernementales. En 2017, on n’a pas interrogé les gens par rapport à la fusion département-région et il y a eu un goût amer par rapport à cela, notamment dans la ruralité. Il est donc nécessaire cette fois de bien poser la question et de consulter les Corses dès que le processus sera terminé au niveau des négociations.
En 2012, vous étiez devenu député à 31 ans. Désormais âgé de 41 ans, voyez-vous votre mandat de manière différente, si vous êtes élu le 19 juin prochain ?
Je le vois différemment dans la mesure où dix ans se sont écoulés dans ma vie privée, personnelle et publique. Tout ce que je peux dire aux gens, c’est que je n’ai rien perdu de mon énergie que d’aucuns reconnaissent comme étant particulièrement forte. Néanmoins, dix ans après, je sais mieux la canaliser et la diriger, parce que les mandats locaux que j’exerce font que j’ai évolué.
D’ailleurs, j’ai une attache très profonde à ces mandats locaux, municipaux et intercommunaux. Si je suis élu, j’ai bien l’intention de continuer en tant que conseiller municipal et communautaire à participer à la vie locale au plus près de nos concitoyens.