Législatives 2022 : Laurent Marcangeli repart en campagne

Après avoir été député entre 2012 et 2017, le maire d’Ajaccio brigue un nouveau mandat dans la première circonscription de la Corse-du-Sud. Le candidat du parti Horizons a présenté sa démarche samedi 7 mai à Ajaccio.

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Un an après avoir mené la liste de la droite insulaire aux élections Territoriales, Laurent Marcangeli se lance dans un nouveau scrutin.

Député de 2012 à 2017, il va tenter de retrouver en juin prochain son siège dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.

Si, il y a dix ans, il avait remporté la Législative sous l’étiquette UMP, il repart cette fois en campagne sous la bannière Horizons, le parti créé par Edouard Philippe et allié à la majorité présidentielle.

Dans cette nouvelle échéance électorale, le maire d'Ajaccio aura comme suppléant celui de Peri, Xavier Lacombe. Il ne fera donc pas équipe avec le député sortant Jean-Jacques Ferrara, qui avait été son suppléant lors de sa première élection au palais Bourbon en 2012.

En 2017, Laurent Marcangeli ne s'était pas présenté à la députation, laissant la place à Jean-Jacques Ferrara, alors élu avec près de 65% des voix dans cette même première circonscription de la Corse-du-Sud. 

Samedi 7 mai, sur la terrasse d’un hôtel ajaccien, face à une quarantaine de sympathisants dont de nombreux élus municipaux, le candidat Marcangeli a lancé sa campagne en soulignant les raisons qui l'ont poussé à se présenter : "les événements qui ont secoué la Corse en mars dernier et les résultats de l’élection du président de la République."

"La Corse a besoin d'une stratégie"

À l'issue de sa déclaration de candidature, Laurent Marcangeli a répondu aux questions de France 3 Corse ViaStella.

France 3 Corse : Cinq ans après avoir quitté l'hémicycle de l'Assemblée nationale, vous briguez un nouveau mandat de député. Pourquoi ?

Laurent Marcangeli : J’ai le sentiment que je peux être utile à l’Assemblée nationale pour ces 5 prochaines années. Il y a de nombreux défis qui sont devant nous. C’est une élection nationale. Il y aura des réformes qui concerneront la Corse mais qui se dérouleront dans le cadre national sur l’éducation, la justice, la sécurité des Français, l’économie... Mais il y a également le sujet corse et les débats qui l’entoureront. Je pense que mon expérience, mes capacités à porter un certain nombre d’idées et de valeurs peuvent être utiles à a Corse. Je crois aussi très sincèrement qu’il faut que ce mandat soit une réussite et que le Président de la République réussisse en France mais également en Corse, ce qui malheureusement n’a pas été forcément le cas entre 2017 et 2022. Je suis donc là pour aider.

Votre slogan de campagne est "La Corse unie". Que signifie-t-il ?

Nous avons choisi ce slogan parce que les événements de mars dernier ont été graves. On ne peut pas accepter aujourd’hui de laisser à nos enfants une Corse percluse de divisions et de violences. Je crois que l’union est possible par-delà les positionnements politiques. C’est ce que j’ai dit à l’Assemblée de Corse. Nous devons travailler et réussir ensemble. Selon moi, nous y sommes presque condamnés. Il y aura aussi des discussions avec le Gouvernement. Je ne pense pas qu’il faille nous enfermer dans une stratégie de duel entre le président Simeoni, sa majorité territoriale et l’État. Ça a été inefficace, d’un côté comme de l’autre, pendant 5 ans. Je me propose donc de jouer un rôle actif. Ceux qui me connaissent savent que lorsque je prends une responsabilité, je l’assume.

Vous avez déclaré que les discussions avec l’État ne s’arrêteraient pas au statut d’autonomie. Que voulez-vous dire ?

Il est nécessaire aujourd’hui de poser la question institutionnelle. J’ai toujours dit qu’il fallait améliorer le cadre de fonctionnement de nos institutions. Néanmoins, je ne pense pas qu’il faille réduire les discussions sur la Corse au simple fait institutionnel. Je crois qu’il faut définir une stratégie, pour la France, pour la Corse.  Nous souffrons trop d’un manque de constance dans les politiques que nous mettons en œuvre. La Corse a besoin d’une stratégie pour savoir comment elle sera en 2050. Quel avenir pour nos enfants ? Quelle société corse voulons-nous ? Je pense que le débat que nous allons avoir avec le Gouvernement, et qui aboutira à des propositions législatives, doit également aller dans ce sens. Je ne me contenterai pas, à titre personnel, d’un débat qui s’arrêtera aux simples questions institutionnelles sur l’autonomie ou autre chose.

Quelles sont vos relations avec le député sortant Jean-Jacques Ferrara, avec lequel vous avez fait équipe pendant des années ? Pourquoi n’avez-vous pas cru en sa candidature ?

Les relations que j’entretiens avec le député Ferrara sont anciennes. Depuis 2008, elles dépassent le simple rapport de responsable politique ou de candidat à des élections. Ce que je pense, en revanche, c’est que ce que nous faisons nous dépasse. Parfois, les idées et la conception de l’action publique que nous défendons peuvent malheureusement prendre le pas sur les rapports humains et individuels. J’ai discuté avec lui, je lui ai fait part de ma décision. Je pense que si je n’avais pas pris cette initiative aujourd’hui, peut-être que le député sortant n’aurait pas été en mesure de créer une dynamique positive en vue d’une réélection au soir du 19 juin. Pour des raisons politiques, personnelles et affectives liées à Jean-Jacques Ferrara lui-même et à cette circonscription - que je suis allé conquérir avec lui il y a dix ans -, je ne souhaite pas la voir tomber le 19 juin prochain. Cela a été la décision la plus difficile à prendre depuis que je fais de la politique, parce que les rapports humains sont très importants pour moi. Mais il fallait bien le faire. Faire ce que je fais, c’est aussi parfois prendre des décisions qui peuvent laisser une part d’amertume.

"Si je suis élu, je serai membre du conseil municipal de la ville d’Ajaccio et membre du conseil communautaire."

Laurent Marcangeli

Candidat Horizons à l'élection Législative

Que craignez-vous des candidats que vous affronterez dans les urnes ?

Je n’ai pas pour habitude de craindre qui que ce soit. Au contraire, je suis plutôt dans une perspective heureuse de débattre avec celles et ceux qui ont le courage de se présenter dans cette circonscription. Ce que je crains en revanche, c’est le duel stérile entre les nationalistes, l’Exécutif de Corse et l’État. Nous en avons souffert au cours des 5 dernières années. Il y a  eu des erreurs qui ont été commises de part et d’autre. Je veux donc être dans une optique de service et d’utilité pour la Corse et ses enfants.

Si vous êtes élu député, vous ne pourrez plus être maire d'Ajaccio. Qui pour vous remplacer à la mairie ?

Chaque chose en son temps. L’objectif est d’être élu et je vais tout faire pour ça. Ensuite, nous verrons bien. Mais si je suis élu député, je peux vous dire que je serai membre du conseil municipal de la ville d’Ajaccio et membre du conseil communautaire (à la CAPA, ndlr) parce que j'ai la passion du mandat local. Celui-ci va beaucoup me servir dans cette campagne et aussi dans le cadre de ce mandat législatif que je compte mener car il ne faut pas que les députés soient déconnectés des réalités du terrain.

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