31 ans après l'accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl, une étude de l'Institut national de veille sanitaire est contestée par le docteur Denis Fauconnier. C'est lui qui en 1986 avait alerté sur les effets du nuage radioactif en Corse. Il est soutenu par d'autres associations.
C'est une tromperie flagrante pour Denis Fauconnier. Médecin en 1986, il a été le premier à lancer l'alerte sur les dangers du nuage radioactif de Tchernobyl : "Ce sont les résultats de mesures du lait de chèvre en Balagne. On voit que on a pu avoir des laits à 100 000 becquerels par litre, ce qui faramineux."
Une étude récente de l'Institut de veille sanitaire (InVS) passe sous silence la courbe d'incidence du cancer de la thyroïde de l'enfant, de l'adolescent et du jeune adulte depuis 2001 jusqu'à 2012. Une erreur grossière car les éléments radioactifs sont beaucoup plus virulents dans ces tranches d'âges.
"C'est une action délibérée, orchestrée par la hiérarchie pour masquer l'impact de Tchernobyl et pour protéger l'industrie nucléaire", affirme Denis Fauconnier.
Même déception du côté de l'Association des malades de la thyroïde qui n'a jamais été sollicitée pour cette étude.
"On ne nous demande pas nos dossiers, parce qu'il y a des dossiers que nous on a et que bizarrement eux n'ont pas. Et pour la simple raison, c'est que l'on a ignoré les enfants qui sont nés entre le mois d'avril et le mois de juillet", explique Chantale Lhoir, présidente de l'Association Française des Malades de la Thyroïde.
Pour dénoncer ce fait, tous les protagonistes de ce dossier ont écrit à Marisol Touraine, ministre de la Santé, afin d'exiger des corrections, un enjeu capital pour le futur.
"C'est un très mauvais signal qui est donné aux citoyens. Ce genre de travail, c'est vraiment vouloir enterrer un dossier", Roland Desbordes, président de la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité.
Ces omissions de l'InVS sont pour le moins problématiques. En effet, leurs publications sont souvent reprises au niveau international.