Mardi 28 juin, l'appel à la grève des syndicats de Radio France pour la défense de l'audiovisuel public a été massivement suivi dans l'île. À Bastia, une vingtaine de salariés de RCFM s'est rassemblée devant la préfecture de Haute-Corse.
Ce mardi matin, les locaux de RCFM à Bastia sont vides. Sur les ondes, les programmes sont perturbés pour la journée.
L'appel des syndicats à la grève pour défendre l'audiovisuel public a trouvé un très fort écho parmi les salariés de France Bleu en Corse.
Ce mouvement social et national concerne également France Télévisions et donc France 3 Corse ViaStella. Par conséquent, les deux éditions des journaux télévisés du jour n'ont pu être assurées.
Rassemblement à Bastia
Ce mardi, ils étaient une quarantaine d'employés de Radio France à être en grève dans l'île. Parmi eux, une vingtaine s'est rassemblée dans la matinée devant les grilles de la préfecture de Haute-Corse.
Pour les salariés grévistes, la suppression de la redevance audiovisuelle a déjà des conséquences sur l'organisation de la radio.
"Cela commence déjà à être compliqué, souligne Caroline Saglione, déléguée du personnel de la CFDT. On nous annonce en cours de route que de septembre à décembre, nous n'aurons plus aucun CDD, c'est-à-dire que l'on va travailler à flux tend. Si quelqu'un tombe malade, il ne sera pas remplacé. Des personnes en congé sans solde ne le seront pas également. On a des "précaires" qui travaillent avec nous tout au long de l'année sur des émissions culturelles à qui on a expliqué que dès septembre ils n'auraient plus de travail. Il y a donc aujourd'hui déjà un impact sur la radio."
"RCFM est en danger"
L'inquiétude se situe également au niveau du temps d'antenne. "La direction de Radio France nous explique que si nous n'avons plus les moyens d'émettre toute la journée, il faudra réduire la voilure, explique Caroline Saglione. Pour nous, cela veut dire décrocher sur le national et on ne le veut pas . Si on se mobilise aujourd'hui, c'est pour que notre radio puisse continuer à informer les Corses et à promouvoir la culture corse comme il se doit et comme on l'a fait depuis des années."
Pour Pierre-Louis Sardi, représentant syndical du SNJ, "RCFM est en danger" : "au niveau national, il y a eu la suppression de la redevance sur l’audiovisuel. Partant de là, il y a des parlementaires qui en profitent pour ressortir un vieux serpent de mer qui est celui de la fusion entre la télévision et la radio de service public. Concrètement, en Corse, cela va se traduire par une fusion entre France 3 Corse et RCFM. Une fusion qui va probablement être entraînée par la suppression de nombreux emplois, la remise en cause de nombreux statuts et ça, on ne peut pas l’accepter. On a sollicité plusieurs fois la direction nationale pour avoir des réponses sur notre devenir, notamment pour savoir quel sera éventuellement l’impôt qui remplacera la redevance pour financer l’audiovisuel public. On a strictement eu aucune réponse. Aujourd’hui, nous sommes très inquiets. À terme, c’est la disparition de RCFM, de la radio de la Corse."
Une délégation reçue en préfecture
Vers 11h30, une délégation syndicale composée de quatre personnes a été reçue par le secrétaire général de la préfecture.
"Il a écouté nos revendications et va les transmettre au ministre de tutelle", confiait un délégué du personnel au sortir de l'entrevue.